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17/11/2017

Dans la rubrique "Récits", in Diérèse 72

A été retenu également pour figurer dans ce numéro anniversaire Jacques Lucchesi (qui a publié aux Deux-Siciles L'Esthétique de Roger Caillois), dans un dialogue qui décoiffe !, un peu de patience pour la suite... dans les colonnes du futur Diérèse.

Dialogue limbique

 

(Didascalie : pas de lieu, pas de nom, pas de son, pas de corps, pas de décor)

 

A : -Tourner, tourner toujours dans cette espèce de cocon…

B : - Il y a des jours où l’on se sent léger, léger…

A : - Parce qu’il y a encore des jours pour toi ?

B : - C’est une façon de parler.

A : - Si on m’avait dit que je me retrouverai enfermé dans cette bulle…

B : Elle a quand même les dimensions de la Terre.

A : - Et même plus. Mais c’est quand même une prison.

B : - Moi non plus, je n’y croyais pas du temps où je vivais en bas.

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Jacques Lucchesi

 

A bientôt, amitiés partagées.

16/11/2017

Dans la rubrique "Récits", in Diérèse 72

Deuxième nom (qui ne vous est pas inconnu puisque Annie Mantel a déjà participé au numéro 70 de Diérèse), une suite à "Métro" donc... en touches délicates, sensitives, dont l'auteure a le secret, cet extrait choisi pour vous :

Métro
opus 2

J’ai le nez dans son pull dont les mailles me chatouillent les narines.
Mes bras entourent sa taille et mes mains se rejoignent dans son dos. Elles se reconnaissent, et rassurées se laissent déployer sur le dos de l’homme.
Il prend simplement ma tête dans ses mains.

Je ferme les yeux pour ne pas me plonger aussitôt dans l’abîme de son regard. Je reste à l’extérieur et ce sont mes mains qui voient. Je caresse sa joue, en descendant mes mains rencontrent la douceur, en remontant elle relèvent les poils naissants de sa barbe. Ça me pique très doucement et c’est bon.
Son cou est chaud, et juste au milieu de la clavicule, un petit creux m’invite à y déposer mon menton.
Je reste là sans bouger. Il caresse mes cheveux.
Ses  bras descendent le long de mon dos et m’emprisonnent.
Nous avons trouvé les parties de notre corps qui brûlent de rencontrer l’autre pour entendre battre notre cœur en réponse l’un à l’autre.

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Annie Mantel

Dans la rubrique "Récits", in Diérèse 72

Bonjour à toutes et à tous. Me revoici après quelques jours au calme, passés à me ressourcer avant la reprise du chantier diérésien, où le travail ne manque pas... Commençons si vous le voulez bien, pour annoncer le numéro 72, avec les proses de ce volume à venir. Six noms d'auteurs ont été retenus dans la rubrique "Récits". Lionel Bourg, pour commencer :

 

C’est là que j’ai vécu

1

Rien.

Une saute de vent, peut-être.

L’air à peine que la brise froisse ou, dans les arbres en bordure de chaussée ― tilleuls, platanes ―, la respiration lente des feuilles lorsque le soir suspend négligemment les lambeaux de son châle aux volets refermés de la nuit.

Des gouttes de pluie, fines, légères, comme timides encore.

Des passants que l’on croise et, c’est quoi ce truc ? l’odeur de chloroforme des fleurs dans une boutique où l’on ne sait quel bouquet choisir ― des roses, bien sûr, à moins que ces œillets, ces petites violettes… ―, regarde, s’attarde, s’apprête à rebrousser chemin, remerciant la vendeuse à laquelle on sourit tandis que, dehors, des mômes bondissent de flaque en flaque afin de mieux éclabousser les paroissiens auxquels un étrange destin paraît avoir cousu les paupières...


Lionel Bourg


A bientôt, amitiés partagées.