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24/01/2020

"Épisodes du vent", par Jean-Jacques Viton, éd. Spectres familiers, 25/9/1983

Un livret en feuillets non foliotés, hors commerce, imprimé à 32 exemplaires, à Toulon. Autrement dit une rareté. Ci-dessous un extrait de "Épisodes du vent" : le recueil est divisé en trois parties, c'est une femme qui parle : du vent, autrement dit de l'évanescent, de l'impalpable, de ce qui ne se perçoit qu'en écho.
Image et force intérieure du poème, visible/lisible pour ceux qui lui donnent sa chance (d'exister, tout simplement). Au point de jonction où bascule le réel dans l’œil de celle qui le voit et (nous) le dit, lecteurs, de sa voix. Accompagnant par là-même, insensiblement, un changement de nature des choses entre elles, qu'anime au sens fort du terme, le Vent, omniprésent...
Inévitablement, revient à l'oreille la souplesse sensuelle de l'écriture d'un livre de jeunesse de Claude Simon, "Le Vent : tentative de restitution d'un retable baroque". Voici :

*

elle dit encore :


"le vent
c'est un arbre
et c'est l'arbre
qui fait
le vent"

 

les marronniers étaient verts :
le vent,

     derrière la vitre,
avait pris formes

 

des traces fulgurantes
comme des fugitifs
couloirs
     suspendus


     et ce qui bouge    là-devant
     dans cet espace ouvert
     fourni    très vert
     et aussi très vivant
          c'est un marronnier
          je le vois


          il a l'air naturel

 

des traits
amples


tout un horizon


     ailleurs
     ce qui bouge aussi
     c'est un grand paysage
          tremblant
     qu'un train bleu   soudain
     s'acharne
     à dépasser


Jean-Jacques Viton

15:41 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

23/01/2020

"Eclats de jours", de Patrick Henri Burgaud, imprimerie Joost van de Paverd, 20/5/1988

mai 7 m.

 

GISÈLE


Danse minuscule d'un vin rare dans un verre pur
Le verre est ce blanc vide qui toujours sonne faux
De sable et d'argent délicat mensonge
Ivresse feinte petits mouvements pas de deux
Bohème luxueuse aux mains des captivantes
Filées pour scintiller par les nuits d'artifice
glaciales


Vin noir lourd fort âcre sang de taureau
Égorgé par les rails tangibles
Augure vaticinant les révoltes inutiles
Les taches sur la nappe qui prétendent à du sang
meilleur
Oublieux colérique insatisfait éventé
Par les gestes et les heures de l'attente longue


Alors le chant prestigieux obscur l'obédience sanglante
Le violon sans cordes le tympanon crevé
Les yeux troués par les rougeurs de braise
Les peaux noircies à la flamme pour dire vrai
Les bouches tordues dans le dos
Les gorges jetées


Faudrait-il avaler sa langue pour ne pas la trahir ?


Patrick Henri Burgaud

15:14 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

Le parfum "senteur livre"

Le site Quartz rapporte que depuis quelques années déjà, on trouve des parfums « senteur livre ». L’odeur des vieux livres provient de la dégradation chimique de la cellulose et de la lignine, deux composants, entre autres, du papier.
Il n’est pas étrange, selon Quartz, que l’odeur d’un livre soit tant recherchée : « Les odeurs sont étroitement liées à la mémoire. Pour les amoureux des livres, l’odeur des vieux manuscrits rappelle les souvenirs de lecture d’un vieux classique ou les moments passés à fouiller dans une bibliothèque ou dans une librairie. »

COURTOIS.jpg

Collage de Vincent Courtois