21/01/2020
Armelle Leclercq
DOUCEUR
Je suis - amitié - sur mon nuage,
Je m'endors en plein coton,
Des fleurs blanches, partout partout ;
Tousse un peu
- allergies -
Mais c'est doux, c'est bon,
Me love dedans et m'élève
Tellement que je ne remarque pas
Que je tombe.
On a retourné la boule
A flocons,
Je m'abats sur le petit village peinturluré en rouge,
Et son houx.
Armelle Leclercq
Née en 1973, spécialiste de littérature médiévale, Armelle Leclercq enseigne à l’Université de Pau. Plusieurs séjours à l’étranger dont deux ans d’enseignement du français au Japon. A publié "Les équinoxiales", aux éditions Le Corridor bleu, le 5/1/2014 (une célébration du paysage japonais, tant rural qu'urbain) ; puis, "Les arbres", aux éditions Le Corridor bleu, 2016.
23:45 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
20/01/2020
Boris Pasternak (1890-1960)
Le livre n'est qu'un cube de conscience brûlante, et fumante, et rien d'autre.
Le cri du coq de bruyère au printemps, c'est le souci que prend la nature de la conservation des volatiles. Un livre, c'est comme un coq de bruyère au printemps. Il n'entend rien ni personne, assourdi par son propre cri, absorbé dans son propre cri.
Sans lui l'espèce spirituelle n'aurait pas de succession. Elle s'éteindrait. Les singes n'avaient pas de livres.
On l'a écrit. Il a grandi, crû en intelligence, bourlingué, et le voilà grand - et parti ! Si on voit dans son jeu, ce n'est pas de sa faute. C'est comme ça qu'est fait l'univers spirituel.
Dire que l'on croyait naguère que les scènes, dans un livre, étaient des mises en scène ! Quelle erreur ! Qu'en a-t-il à faire ? On a oublié que la seule chose qui était en notre pouvoir était d'arriver à ne pas altérer la voix de la vie qui résonne en nous.
L'incapacité de trouver et de dire la vérité est un défaut que ne peut pallier aucun art de dire le mensonge. Le livre est un être vivant. Il a sa pleine conscience et tout son jugement : les tableaux et les scènes, c'est ce qu'il a gardé du passé, retenu, et qu'il ne consent pas à oublier.
Boris Pasternak (1912-1922)
traduit par Michel Aucouturier
André Lhote
06:12 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
D'où vient l'expression "ça ne tient qu'à un fil" ?
Lorsqu'une personne est en danger de mort, que telle situation (...) est en passe d'échouer, en bref lorsque l'avenir est des plus incertains, on a coutume de dire : "ça (sa vie) ne tient qu'à un fil".
Une expression dont l'origine est des plus anciennes, puisqu'elle remonte à l'Antiquité. Elle fait en effet référence aux Parques, qui, dans la mythologie romaine, sont des divinités maîtresses de la destinée humaine. Appelées les Tria Fata ("Trois destinées"), les trois sœurs avaient le droit de naissance et de mort sur les mortels. La plus jeune, Clotho (la "Fileuse"), apparaissait en tenant un fil qui figurait les destinées humaines. La deuxième sœur, Lachésis (le "Sort"), était chargée de placer le fil sur le fuseau. Enfin l'aînée, Atropos (l'"Inévitable), avait le rôle de couper impitoyablement le fil de la vie quand bon lui semblait. Or les hommes ignoraient les intentions des Parques et redoutaient donc à tout moment qu'elles décident de mettre un terme à leur existence.
05:02 Publié dans Le saviez-vous ? | Lien permanent | Commentaires (0)