241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/02/2020

Daniel Abel, à lire in Diérèse 78

Le tout dernier surréaliste, qui ait côtoyé André et Élisa Breton : dans ses œuvres, pour Diérèse. Homme généreux par essence, loin du tout-venant littéraire et du souci de notoriété, ce qui le rend attachant, dès le premier abord, voyez et jugez-en plutôt :

MIETTES DE RÊVES ET AUTRES (2)

à Denise


"Jadis Tchouang Tchéou rêva qu’il était un papillon voltigeant et satisfait de son sort et ignorant qu’il était Tchéou lui-même. Brusquement il s’éveilla et s’aperçut avec étonnement qu’il était Tchéou. Il ne sut plus s’il était Tchéou rêvant qu’il était un papillon ou un papillon rêvant qu’il était Tchéou..."     Liou Kia-hway

En Ardèche dans la maison hors du commun, classée au Patrimoine, de nos amis Claude et Joël Unal. La forêt autour, enveloppant les bulles, alvéoles d’habitation, de blancheur irradiante. Concert des cigales. Joël m’a parlé d’un insecte très rare, tout à fait remarquable. Je pars à sa recherche… Apparaît une créature insolite, de grande taille, tout en élytres, appendices, mandibules. Je l’enfourche, le "grand Sagapedo" déplie ses ailes, survole la forêt, la colline, la rivière dans le val parvient au sommet de la montagne où il se pose. Il arbore le visage de Joël.

***

Avec Élisa Breton, Denise et moi au marché de Limognes, de l’autre côté du causse. Aux étals soupeser un melon, humer une aubergine…
La fleuriste : "Qui veut mes jolies fleurs ?
- Moi",
s’écrie Élisa, devenue petite fille. Toutes les fleurs s’envolent, se fixent sur la robe d’Élisa, qui lui arrive aux chevilles, lui donnant un air printanier parmi les papillons qui volètent autour d’elle...


Daniel Abel

pirotte 31.jpg

aquarelle inédite de Jean-Claude Pirotte

05/02/2020

Eric Barbier avec ses "Oiseaux de passage", à lire in Diérèse 78

Oiseaux de passage


     La raison de ce voyage en ces régions méridionales était le tournage d’un documentaire destiné à l’une des trois chaines de la télévision publique, un long entretien avec ce vénérable écrivain devenu au fil des rencontres un ami et dont l’indifférence plus que l’oubli recouvrait peu à peu l’œuvre. L’équipe technique le rejoindrait le surlendemain dans ce mas isolé mais déjà peu éloigné de la grande ville. Le réalisateur arrêta le véhicule de location sur le bas-côté de l’étroite route, attiré par le murmure d’un ruisseau et l’ombre des yeuses. L’ensemble des questions à poser méritait encore réflexion. Le film serait diffusé en début de soirée, partagé en cinq épisodes de dix minutes chacun. Une belle opportunité. En revenant de sa brève promenade il dut constater que trois des quatre pneumatiques de la voiture avaient été lacérés à l’aide d’une forte lame, bien que ce ne fût encore l’époque où ces bois étaient fréquentés par les cueilleurs de champignons. L’homme fut donc contraint d’arriver avec un grand retard chez un hôte qui accusait son âge : ils se disputèrent, le film ne se tourna pas...


Eric Barbier

BLOG ULRICH 21.jpg

Un entretien de Bruno Sourdin avec Philippe Lemaire, à lire in Diérèse 78

    Bruno Sourdin :

    Comme tu viens de l’expliquer, tu as « découvert » l’art du collage avec les Imaginaires de Prévert (son album des « Sentiers de la création » chez Skira). Mais il y a aussi Max Ernst. Je trouve la filiation très pertinente : ses collages sont très oniriques, ils nous font pénétrer dans le monde du merveilleux en détournant les images. Ils ont beaucoup à voir avec la poésie. Comme les tiens. Avec les surréalistes, tu partages ce plaisir de l’imagination et du rêve ?

    Philippe Lemaire :

    Avec les surréalistes, j'ai partagé d'abord un sentiment de révolte contre l'état du monde et l'idée de lier la lutte contre les forces d'oppression aux aspirations les plus profondes de l'être humain. Pour moi, le surréalisme n'est pas une esthétique. C'est cette vision émancipatrice, qui vise à libérer l'imagination et à permettre à chacun de donner librement une incarnation artistique à son monde intérieur. Mes premiers pas sur « les sentiers de la création », avec la découverte du collage en tant qu'expérience personnelle, s'inscrivent dans cette vision. Sans doute mon passé d'enfant rêveur confronté aux manifestations autoritaires du monde adulte m'a-t-il rendu particulièrement sensible à la question du rêve, que les surréalistes associent à celle de la liberté de l'esprit...

<><><><><><><>
<><><><><>
<><><>
<>

... avec sept collages inédits de Philippe Lemaire