241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/06/2020

"En deçà", d'Antoine Émaz, éd. Fourbis, 4 janvier 1990, 90 p., 1000 ex. (dont 30 sur Arches entés d'un dessin original de Joël Frémiot), 65 F

Nausée. Comme une pression très forte au centre, évacuant de tous côtés jusqu'à ce qu'on croyait définitivement acquis, fixé. Temps pourri.


Ce qu'on attend d'une vie. Ce pour quoi on continue.


Fatigue. Tête usée alors que le reste du corps poursuit tant bien que mal son travail.


Le dégoût. Le courage qui manque.
La pluie lave le carreau. Le silence, ailleurs.


Peur de ne pas se redresser, un jour. D'en rester là. De laisser une page avec du blanc encore.


ce n'est pas la fin qui gêne
mais quelque chose de plus lourd
à l'intérieur de la vie

*

Écrire, comme si quelque chose devait se jouer un jour ou l'autre à cet endroit.
Alors, on se maintient, on entretient la main. A certains moments, on ne peut davantage.
Quand cela se prolonge, on finit par se demander si ce n'est pas cela, écrire, au vrai.


Dans la nuit, la sonnerie grelottante et persistante annonce un train qu'on ne voit pas.


L'inconsistance : on ne sort pas du pas encore, de l'inexact. On se demande si c'est possible.


Vision triste. On vit mais au fond, ça n'avance ni ne recule, ça reste là. Ça remue seulement un peu pour, en définitive, rester là.

 

Antoine Émaz


VALENCE II.jpg

03:33 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

"Coller", d'Antoine Émaz avec 5 collages de Vincent Courtois, éd. "Le Frau", avril 2013, 24 pages, 100 exemplaires

Et qu'est-ce que nous faisons, à longueur de vivre, sinon coller du présent sur de la mémoire ou du désir, et inversement, de la hantise sur du réel, et inversement, dans une perpétuelle quête de sens pour ce qui n'en a pas ?

 

Parfois, bien sûr, il doit y avoir de l'inadvertance ou du donné, du hasard si on veut mais au fond, c'est toujours une histoire révélée par l'image. Sa fixité est illusoire, elle arrête seulement le film, le son. Et parce que cela cesse tout autour, elle se met à parler, elle.

 

Antoine Émaz

03:02 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

08/06/2020

"Tout venant", de Jean-Pierre Chambon, éditions Héros-Limite, septembre 2014, 216 pages, 18 €

      Surprendre
       et rêver de suspendre
       ce moment de l'aube
       où leurs contours à peine différenciés
       de la granulation bleue du ciel
       et tremblant encore
       sous un infime bouillonnement de vapeur
       les montagnes réapparaissent
       reconquièrent leur masse et leur monumentalité
       et dressent dans l'air des songes
       la pierre réelle

* * *   

      Attendre
       que du langage même
       frotté aux aspérités du dehors
       fulgure une image
       qui enflammera l'esprit

Jean-Pierre Chambon

 

MASSE D 65.jpg

. .      .   .      .   .      . .

09:14 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)