17/07/2021
Calors Nejar, traduit par Raymond Farina dans le numéro 68 de "Diérèse" - II
QUALIFICAÇAO
Não venham com razóes
e palavras estreitas.
O que sou sustenta
o que não sou.
Por mas grave a doença
a dor já me curou.
E levo no bordão,
o campo, a cerca,
as pasadas que vão,
o rosto que acerca
na rudeza do chão.
O que sou
é dar socos
contra facas quotidianas.
E é pouco.
QUALIFICATION
Ne venez pas avec des raisons
et des mots étroits.
Ce que je suis soutient
Ce que je ne suis pas.
Pour une maladie plus grave,
La douleur m’a déjà guéri.
J’emporte dans mon refrain
le champ, l’enclos,
les pas qui vont,
le visage qui se cherche
dans la dureté de la terre.
Ce que je suis :
quelqu’un donnant des coups de poing
contre les faces quotidiennes.
Et c’est bien peu.
traduction de Raymond Farina
22:44 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/07/2021
Carlos Nejar, traduit par Raymond Farina dans le numéro 68 de "Diérèse" - I
Incontestablement, une des grandes voix de la poésie brésilienne contemporaine. Raymond Farina a traduit - à l'occasion de la sortie du numéro 68 de la revue (aujourd'hui épuisé) - trois poèmes de Carlos Nejar, je vous donnerai lecture des deux premiers, sur le blog, ces jours-ci. Pour votre gouverne, sachez dès à présent que ce poète sera présent dans le prochain Diérèse, le n° 82. L'occasion pour moi, de faire aussi un signe à deux amis doctorants brésiliens, Leticia et Miguel, à qui je souhaite de belles vacances dans le Val-de-Marne.
Amitiés partagées, Daniel Martinez
LUNALVA
Se quiserem saber quem sou
– Não sei quem sou
Só sei que em mím
A sombra e a luz
São vultos
Que se buscam e se amam
Loucamente
Se quiserem saber do meu destino
– Não sei do meu destino
– Não sei do meu nome
Só sei daquela sede
Immensa sede
Que ainda não foi saciada
Se quiserem saber donde venho
– Não sei donde venho
Talvez venha do vento
Do deserto
Do mar
Ou do fundo das madrugadas
Não
Não me amem tão depressa
“não me compreendam tão depressa”
Não me juiguem tão fácil
Por favor
Não me juiguem tão mesquinho
Tão cotidiano
O pão que trago comigo
– Não é pão
É fogo
O vino que trago comigo
– Não é vino
É sangue
E eu vos afirmo
– Todos hão de beber
Do Fogo e do sangue
LUNALVA
Si vous voulez savoir qui je suis
– Je ne sais pas qui je suis
Je sais seulement qu’en moi
L’ombre et la lumière
Sont des visages
Qui follement
Se cherchent et s’aiment
Si vous voulez savoir mon destin
– Je ne sais rien de mon destin
– Je ne sais rien de mon nom
Je sais la soif
La soif immense
Qui jamais ne fut apaisée
Si vous voulez savoir d’où je viens
– je ne sais pas d’où je viens
Il se peut que je vienne du vent
Du désert
De la mer
Ou du fond de l’aube
Non
Ne vous empressez pas de m’aimer
« Ne vous empressez pas de me comprendre »
Ne me jugez pas trop facile
S’il vous plaît
Ne me jugez pas trop mesquin
Trop quelconque
Le pain que j’apporte avec moi
– N’est pas du pain
C’est du feu
Le vin que j’apporte avec moi
– N’est pas du vin
C’est du sang
Et moi je vous dis
– Tout le monde va boire
Du feu et du sang
traduction de Raymond Farina
13:08 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/05/2018
Peter Boyle, de Picnic Point (Australie) parle de Diérèse 68
Cher Daniel,
merci bien pour l'envoi de Diérèse que je viens de recevoir cet après-midi. Quelle magnifique anthologie de poésie et d'écriture. C'est un vrai plaisir de découvrir des passages du grand poète et écrivain danois Inger Christensen, autres poètes inconnus pour moi comme Carlos Nejar, Edgar Bowers et Sinclair Beiles, en même temps que mon ami de La Réunion Raymond Farina et tant des poètes nouveaux.
C'est vraiment une anthologie généreuse et ample, pleine de richesses, que vous avez préparée. Je suis très heureux d'avoir reçu une anthologie si intéressante.
Avec beaucoup de remerciements,
Peter Boyle
Bibliographie
En rentrant du monde , Five Islands Press, Wollongong, 1994.
Le nuage bleu des pleurs , Hale et Iremonger, Sydney, 1997.
Acceptation des eaux silencieuses, Vagabond Press, Sydney, 2000.
Ce que le peintre a vu sur nos visages , Five Islands Press, Wollongong, 2001.
Museum of Space, Université de Queensland Press, Sainte-Lucie, 2004.
The Trees: poèmes sélectionnés 1967 - 2004 par Eugenio Montejo , Saltpublishing, Cambridge, 2004.
21:24 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)