30/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Sinclair Beiles
Sinclair Beiles. Né en 1930, le poète sud-africain Sinclair Beiles a vécu à Paris dans les années 50. Bruno Sourdin a traduit pour Diérèse quelques-uns de ses poèmes inédits en français.
A song
My dress fell.
It fell about my feet
Like a pool in the rocks.
Come close to me.
Lick my skin
And you will taste the sea.
* * *
Chanson
Ma robe est tombée.
Elle est tombée à mes pieds
Comme une mare dans les rochers.
Viens tout près de moi.
Lèche ma peau
Et tu sentiras la mer.
Traduction de Bruno Sourdin
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29/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Sandrine Garrigos
Pourquoi j'écris
Ma béance reste le plus court chemin
Qui mène à l’écriture
Le lieu où vont ensemble
L’attrait du néant qui dure
Mêlé au vif d’un désir résistant
Ce croisement bien au-delà du monde
Elle apparaît au gré des marées basses
De mon âme. Ma béance est une mer intérieure
Au ressac insistant. Je sais au filet d’eau qui passe
Qu’elle revient. Je l’attends.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sandrine Garrigos
18:54 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Daniel Abel
LA CHASSERESSE.
Entre chien et loup, en l'alvéole qui lui est dédiée, elle fait couler sur son corps... Se croyant seule elle prend plaisir à cette gerbe de fraîcheur sur son visage renversé en arrière, sur la cambrure de son cou, sur ses épaules, son torse, ses hanches… De sa chevelure à la mousse de son ventre, l'eau ruisselle… Cette chair une argile ce corps une amphore, seule en l'alvéole, avant le lever du jour, sous la cascade se connaître irrésistible, s'accepter sensuelle, animale.
Tête levée en défi à l'orage, bouche entr'ouverte, les yeux clos, savourer du haut venue cette averse, les gouttes coulant sur l'épiderme, rosée nuptiale sur un pétale d'arum.
Elle tient de la liane et du lys, certes, Aphrodite la rivale, a reçu de cet éphèbe fat, ce Paris peu avisé, la pomme, emblème de l'élue, elle l'a emporté sur les deux autres grâces, on la représente - La naissance de Vénus - au centre d'un coquillage qui la protège et la nimbe, s'ouvrant en éventail derrière elle, issue de mer, pistil charnel auréolé du solaire, l'espace du ciel l'immensité marine à l'horizon, la vague à ses pieds, le sable de la plage d'où mille regards la dévorent...
Daniel Abel
13:01 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)