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31/10/2017

Moirures XVI

XVI


Première gelée blanche ce matin
un air si froid pulsé par des gorges d'oiseaux
                 une pie esseulée sur le bouleau pourpre
quête les premiers rayons

celui que j'ai planté il y a tant
                 suit de visage de l’Être
     petit goût de sang dans la bouche
j'entends le lumineux silence se confondre
avec les vapeurs du café brûlant
dans le bol de porcelaine
           confondues aux pages
du Tao-tö king feuilleté à main gauche
     On façonne l'argile pour faire des vases,
     mais c'est du vide interne
     que dépend son usage
d'ici à loin le vivant t'entretient
de la lutte trop inégale
du lierre tiaré de ses fruits glauques
et de la matière même de la mousse
sculptée sur le tronc du merisier
par la main d'un maître anonyme

quand l'esprit
ramène à soi la nasse de l'infini

            la toile déchirée des disparus
et la plénitude versatile des noisetiers
vingt et mille notes d'or flambent soudainement
            ouvrent sur l'ombre parfaite
que dédouble le portillon de cristal.


Daniel Martinez

09:07 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)

29/10/2017

Moirures XV et un contact à retenir

XV
 

Pruine à l'orée de la forêt de Gretz-Armainvilliers
dans nos yeux passent les arbres
s'ensable une rivière lente comme arrêtée
où réfléchis s'écartèlent les nuages
notre seconde descendance                  
                                  j'ai dérivé ce matin
au gré de la terre et de sa mémoire
vers cette zone idéale absolue
entre le monde et l'impossible
enlierrée de pénombre
                            et de reflets inextinguibles
ils m'apparaissaient
jusqu'à l'épuisement de l'âme
de hautes bâtisses appartements seigneuriaux
relais de chasse           
la pierre            d'une gravité tonale comparable à celle
des fruits d'octobre venus à terme
                                  j'ai dérivé ce matin               
confondant provenance et devenir
à la croisée des chemins           une fontaine
semblait refluer sur elle-même
rebroussant chemin en direction
de sa nappe profonde et close
brouillant les cartes d'existence
                   dans le vertige de l'accord primitif
l'ivresse d'une improbable formule
où se concentrerait                 le réel         
frôlant d'un seul geste suspendu
les longues plages de tangence
                           à la terre
 
Daniel Martinez
 
 
Etienne Ruhaud, en charge de la rubrique "Tombeau des Poètes" dans Diérèse a l'amabilité de parler de mes modestes activités dans son blogorama, que je vous invite à découvrir. Cliquez sur le lien ci-dessous ; s'il n'est pas actif, copiez-le sur votre barre google, puis sur "Entrée" et c'est parti :
 
 
Amitiés partagées. DM

17:27 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)

27/10/2017

Moirures XIV

XIV

 

Le chèvrefeuille continue de griffer l'air
sur l'if il s'enroule      malgré l'automne
partout des taches de lumière
l'eau du temps inquestionnable
passe dans le jardin
parfois des jours entiers à le contempler
à défaire l'ordre rêvé
parmi les cris blancs des oiseaux          nous cherchions
éclose parmi les pierres
l'herbe poussée autour de la citerne
tout ce bleu perdu              dans le sans-dimension
                            et là sans y être
dans l'extension des fibres vitales
quel canevas nous absorbe
dans l'imminence bouleversante
quelle barrière franchir
qui briserait nos défenses point par point
avec l'innocente richesse
                      du rêve de ton rêve
qu'il habite mes mots mon silence soudain
ouvre le souffle
dans l'incertain face à face


Daniel Martinez

09:20 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)