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11/07/2016

"La Louange", de Pierre Jean Jouve

Le 15 août 1945, les éditions Egloff (Genève) faisaient paraître La Louange, de Pierre Jean Jouve. Voici l'un des poèmes de ce recueil :


Plaine des renards


     Vert est ce terrain d'onde au moment du blé vert
     Verts trois arbres venteux, vert l'espoir sérieux
     Vert le bois qui chemine en dormant au travers
     Vert le sillon, et l'âme, ô grandeur de mes yeux


     Vert et gris de la pierre et limpide colère
     Du ciel ; à tout jamais tranquille charité,
     Les corneilles s'en vont vers l'horizon sévère
     Où sera le brouillard géant de la cité.


                                              Pierre Jean Jouve

19:16 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

04/07/2016

Margherita Guidacci (1921-1992), traductions inédites

Canopo

Guardo il fulgore di Sirio e mi chiedo
se il tuo, che dicono gli somigli
nell'altra metà del cielo, potrò mai
contemplare con questi occhi di carne,
o soltanto il pensiero, discendendo furtivo
come fa ora, lungo il meridiano,
t'inseguirà in quel mare
sconosciuto per me, eppure amato,
dove guidi in silenzio la tua prua,
nocchiero astrale, Canopo.

                        Margherita Guidacci


Canope

Je regarde l'éclat de Sirius et je me demande
si je pourrais jamais
contempler de mes yeux
le tien que l'on dit semblable
dans l'autre moitié du ciel,
ou si ma pensée, descendant furtivement
comme maintenant, le long du méridien,
sera seule à te suivre sur cette mer
inconnue de moi, et pourtant aimée,
où tu mènes en silence ta proue,
Canope, pilote astral.

                    trad. Bruno et Raymond Farina

 * * 

Meteoro d'inverno

Stelle fugaci, delfini del cielo,
con voi viaggia la mia anima,
un guizzo luminoso nelle onde
turchine della notte,

verso i lontani amici desiderati
che forse scorgono il segno, e pensando
con la mia stessa nostalgia
a dolci ore passate insieme

pregano ci sia dato un nuovo incontro,
ed è già esaudimento la preghiera :
il simultaneo affetto, nella scia della stella,
ci stringe in un abbracio immateriale.

                                         Margherita Guidacci

 

Météore d'hiver

Etoiles fugaces, dauphins du ciel,
avec vous voyage mon âme,
brève lueur sur l'eau
bleu sombre de la nuit,

vers des amis lointains et désirés,
qui peut-être discernent le signe et, en pensant
avec la même nostalgie que moi
aux douces heures passées ensemble,

prient pour que nous soit donnée une nouvelle rencontre,
et leur prière s'exauce d'elle-même :
un élan simultané, dans le sillage de l'étoile,
nous réunit en une immatérielle étreinte.

                               trad. Bruno et Raymond Farina

16/06/2016

Un portrait-lettre inédit de Jean Cocteau

Du Piquey, en Gironde, Jean Cocteau écrivit ce portrait-lettre, en date du 27 juillet 1923, à Paul Morand. Lettre importante puisqu’elle évoque les peintres Marie-Laurencin, Jean Hugo, Valentine Hugo, l’écrivain Raymond Radiguet, le compositeur Georges Auric…
Paul Morand conservera toujours de l’admiration pour « l’électricité » de Jean Cocteau, et entra dans la modernité sur ses traces, sans pour autant pénétrer aussi loin dans l’avant-garde. Au début des années 1920, il fréquentait parfois le groupe réuni régulièrement autour de Cocteau, qu’il appelait « la société d’admiration mutuelle », comprenant les compositeurs Georges Auric, Arthur Honegger, Francis Poulenc, Erik Satie, les artistes Marie-Laurencin ou les époux Hugo, l’écrivain Raymond Radiguet…

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Transcription :

« Donne de tes nouvelles. Les Hugo débarqués hier. Auric joue du piano sur une machine à écrire. Radiguet lui dicte son roman [Le Diable au corps]. Où en est le tien ? Article de Vanity Fair arrive comme la lumière des étoiles. Étrange prose de Marie [Marie Laurencin collaborait à plusieurs revues américaines dont Vanity Fair].
Je corrige Thomas [son roman Thomas l’imposteur]. J’ai suivi ton conseil. Tu avais raison.

Je voudrais lire ton courrier du Dial [Paul Morand avait repris en juillet 1923 la chronique d’Ezra Pound Letter from Paris publiée à New York par The Dial Magazine]. Dis à S. de me l’envoyer [probablement Gertrude Stein].
Je viens de recevoir Les Mariés en tchèque [traduction du texte de son ballet d’avant-garde Les Mariés de la Tour Eiffel]. C’est même le seul tchèque qu’ils me rapportent. Voici la première réplique : Nini ! Egy strucc ! Atmegy a sginen… »

                                                              Jean

15:33 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)