24/12/2020
Joyeuses fêtes à toutes et à tous !
A celles et ceux qui suivent mon blog, régulièrement ou pas, je souhaite de très heureuses fêtes, loin des communs soucis qui nous polluent la vie ces temps-ci. Mille bonnes choses donc, les plus douces et les mieux senties, nourries de l'espoir qu'après cette année 2020 vienne une année 2021 plus paisible, moins tributaire des aléas sanitaires. Profitez bien, la vie est un cadeau (life is a gift !), mais en ces circonstances sachez aussi prendre soin de vous. A bientôt. Amitiés partagées, Daniel M.
"L'âge d'or n'est pas derrière nous, dans l'épaisseur d'une nostalgie. L'âge d'or est devant nous, dans la transparence d'un regard." Christian Bobin
09:41 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
18/02/2020
L'oeil du cristal
L’eau qui court sur la pente est ce peu
que recueille la main les lèvres sont premières
sous l’illusion du petit matin qui vaque
j’avance parmi toi à la fleur du feu
au souffle coulis des sphères
tout est là recueilli et les veines de l’air
captent la lumière réinventent la partition
qui porte le chiffre du monde
cette vapeur clémente, ce halo de bonté
que diffuse la chair alentour
Daniel Martinez
08:11 Publié dans Arts, Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
28/06/2018
Enfances
Petites proses
pour Mei
"Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus ?...", écrivait Saint-John Perse. Dans ce qui touche à ma vie, je ne saurais trop dire. Le creux porte la marque. Les signes se poursuivent. Mais quel est ce vide où tu te débats ?, quand le monde des formes t'attire, invinciblement : le cadre, où fixer tes pensées. D'hier à aujourd'hui, en embrasser les métamorphoses, spires dans le miroir.
De mémoire, le fil effilochement des tamaris dans l'arrière-cour où se passait une bonne partie de mes journées ; un puits artésien, dont l'eau s'échappait dans un petit canal de pierre creuse, et qui marquait la frontière avec le Dehors. J'y plongeai les mains ; entre les cheveux d'or du soleil, des ombres tremblaient, dessinaient mon avenir, en somme. De l'ombre à foison, où tu croyais voir parfois se refléter les étoiles. Ainsi fut. Dans l'iris et dans le ciel projetées.
Le fatum est ce qui a été dit et qui, très naturellement, se produit. Le fatum est l'agencement d'une répétition et ce n'est pas autrement que je comprends la forme : ce qui prend dans la répétition. Le poème en procède, se suffit. Qu'est-ce qui continue à s'entendre dans le brusque silence où s'achève un poème, sinon le ton lui-même : tonalités resurgies d'une enfance qui nous porte, comme une basse continue, un écho ? Entre le vif et le mort, tel que l'objectif fige la scène et l'épingle, cette image de soi que décompose la lumière, à réagencer selon. Poser ses doigts sur son front pour sentir battre le choix des mots : être pour eux l'autre qui toujours manque, à lèvres demi-closes.
Je ne sais plus qui parlait de la douleur comme "un peu de soleil dans l'eau froide". Mais l'expression est juste, la métaphore belle. Pour que naisse l'écrit, cette douleur doit-elle être ?... L'enfance, c'est d'abord imaginer qu'il pourrait exister un monde sans souffrance. Peine perdue, si je puis dire. Beaucoup croient la retrouver, l'enfance, ici ou là, à l'improviste et, pour les plus rêveurs d'entre nous, dans ce qui bruit entre les feuilles du sophora... Continuer d'y croire est une danse. Un nid de transparences, réanimées par ce qui est en toi lié, indissolublement.
Aussi, l'idée de la chose même, hors contexte, n'est peut-être que le reflet métaphysique de la pureté à l’œuvre dans la poésie ? Ce sont des actions d'âme, et non des états : qui vont te donner à voir comment les événements se répercutent en ton for et pourquoi tu te dis que. Au fond, ce n'est pas moi qui me dit que, c'est un personnage, c'est le noir absent de toute langue dans le je blanc : toi, source vive.
Daniel Martinez
09:08 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)