29/01/2016
Un poème de Claude-Michel Cluny (1930-2015)
En hommage à ce grand nom de la Poésie, Claude-Michel Cluny, qui nous a quittés le 11 janvier de l'année passée :
Tombeaux étrusques
I
Suis-je cendre déjà ou seulement
(y suffit un souffle de vent sur les collines)
dessous la sombre flamme des cyprès,
place où joue l'insectueux irrespect.
Scarabée architecte des restes opimes*
(traces d'une pensée, douleur regrets
sans regards) qui nettoie le coeur de l'ombre,
fasse que, détestable, ma présence s'abîme.
Tu orneras vivant joyau d'or ou de bronze
lent comme l'Egypte, d'un lustre secret
mon espèce détruite - par très juste décret -
enfin détissé le voile des songes
l'apparence rendue aux éléments parfaits.
Claude-Michel
Cluny
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*Au figuré, adj. initialement féminin pluriel, de l'expression "dépouilles opimes" : belles dépouilles, belle acquisition...
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28/01/2016
Un poème en prose de Thierry Metz (1956-1997)
Il y a là ce que je cherche : le chemin, le château, le ciel. Ecrire ne m'apparaît pas autrement que d'approcher avec les moyens que l'on a ce qui a des chances d'être aperçu en-haut comme en-bas. Ici, Dürer n'a peint personne, mais c'est comme si on voyait chacun ; toutes les directions indiquent que nous ne sommes pas très loin de cela qui sait encore rêver en nous (une peinture du vent et du silence on dirait) on est là sans être vu, de cet arbre à cet arbre, de cette essence à l'autre, l'absence de nuage (que l'on voit) propose quelque chose d'arrêté et qui pourtant continue.
Thierry
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27/01/2016
Un poème de Serge Brindeau (1925-1997)
ATTENDRE ?
La table lisse
N'attend personne
N'attend rien
Le faux-bois
Patiemment caressé
Comme on tisse une toile
A fait son temps
L'ont suivi dans la terre
Les sapins des parois
Les glaciers en couronne
Illustrant l'origine
Les arbres de la maison
Survivent à leur ombre
Une rencontre
Sans lambris ni plafonds
Parfait le marbre des allées
Jusqu'à la fin du jour
Serge Brindeau
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