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17/10/2016

La préparation de Diérèse opus 69

Pier Luigi Bachini sera présent dans le prochain Diérèse

Una piccola urna

È vero per sempre che la Terra
è satellite al Sole, nel turchino, e che la Luna
chiama la Terra, e la Terra la Luna.

 

E che in un eremo
ho guardato una piccola ape
rigata d’oro morto
racchiusa in un’ambra oligocenica.


* * *

Une petite urne

Il est vrai pour toujours que la Terre
est le satellite du Soleil, dans le bleu turquin, et que la Lune
appelle la Terre, et la Terre la Lune.

 

Et que dans un ermitage
j’ai regardé une petite abeille
rayée d’or mort
enfermée dans un ambre oligocène.

                                traduction de Raymond Farina

16/10/2016

La préparation du numéro 69 de "Diérèse"

Lalla Romano (1906-2001) sera présente in Diérèse 69

 

Soltanto con te, straniero,
posso parlare nella mia lingua.
Poiché anche tu vieni di lontano :
e il nome della terra l'abbiamo scordato.

Nonè necessario, come credono i più,
dire parole meravigliose ;
anche le più semplici e usuali
sono parole d'amore,
nel dialetto nativo.

* * *

C’est seulement avec toi, étranger,
que je peux parler dans ma langue.
Car toi aussi tu viens de loin :
et le nom du pays nous l’avons oublié.

Il n’est pas nécessaire, comme le croit la plupart,
de dire des paroles merveilleuses ;
même les plus simples et les plus usuelles
sont des paroles d’amour,
dans le dialecte natal.

                        traduction de Raymond Farina

14/10/2016

"Les Chants de Maldoror", de Lautréamont

Les Chants de Maldoror

Vous n'êtes pas sans savoir que Genonceaux, l'éditeur d'Isidore Ducasse (comte de Lautréamont), suspendit la première édition des "Chants de Maldoror", effrayé sans doute par le caractère sulfureux de l'ouvrage. Ce ne fut qu'à la deuxième édition, tirée à seulement 150 exemplaires, que le fameux comte de Lautréamont gagna certaine notoriété. C'est l'édition de 1890 qui fit monter Léon Bloy sur ses grands chevaux et provoqua sa tonitruante réplique dans "Le Cabanon de Prométhée", plus tard incluse dans Belluaires et porchers (1905). Mais elle est aussi, ne l'oublions pas, l'édition "pataphysique" de référence, celle que Jarry avait sous les yeux quand il écrivait son inénarrable "Faustroll"... 

Cette seconde édition est illustrée en frontispice d'une gravure macabre de José Roy, avec un fac-similé, et une préface de l'éditeur. Le plus étonnant pour nous, ce sont les efforts de Genonceaux, dans cette préface, pour prouver qu'Isidore Ducasse n'était pas fou. Léon Bloy venait de dire que l'auteur des CHANTS était mort à l'asile. Genonceaux, donc, fait appel à un graphologue pour analyser l'écriture d'une lettre de Ducasse à son banquier Darasse. Diagnostic : Lautréamont était un logicien de premier ordre. "Mon corps fera une apparition devant la porte de votre banque" écrit Isidore à son banquier. On ne sait pas assez que ce dernier habitait au 5 rue de Lille, dans le 7e arrondissement de Paris, c'est-à-dire précisément là où, un siècle plus tard, officiera Lacan, qui nous apprend que : "Le style c'est [...] l'homme à qui l'on s'adresse" (sic). Une plaque, selon moi, désormais, s'impose : "Lautréamont, en 1870, venait retirer son argent ici." Allez-y voir, si vous ne voulez pas me croire. 

                                                                        Daniel Martinez

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