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29/08/2020

Max Alhau nous accompagne in Diérèse 79

Prendre congé


Il y a ces instants qui tanguent
avant d’aborder on ne sait quel port,
avant de mesurer nos forces
pour des travaux minuscules.

On croit que tout est encore possible
comme le surgissement d’un jour de printemps
parmi les neiges ou un visage englouti
qui avive soudain la mémoire.

Mais rien ne recommence :
on s’incline face au vent
et l’on poursuit vers des terres
jamais nommées, toujours lointaines.

 

Max Alhau

Vincent Courtois enrêve Diérèse 79

Songe


1.


Un éclair vient rompre
Les gestes épuisants
Impuissants à donner forme
Trouble du langage
Clarté des silences
Confusion des métaux
Le filon d’or dans la jungle des jungles
L’arrière-plan d’un pays
Déserté par les arbres
L’accélération des procédures
Et leur morsure
La morsure des procédés
Leur murmure
Dans un souffle
Une âme hantée par le sommeil
Pétrifiée par le monde
Nous passons de refuge en refuge
Un lien précise notre attachement
À un lieu
Un soupçon naît

Objet de tous les soins
Refuge de la pensée, revirement
Nous apprenons les théories
Trouvant mille réponses
À deux ou trois questions

 

Vincent Courtois

COURTOIS 79.jpg

Collage de Vincent Courtois

28/08/2020

Votre serviteur, in Diérèse 79


Tombeau de ma mère

II

Le temps n’est qu’une fable
Nous échouons tous disait-il sans cesse
aux minutes dégouttant
des venelles de l’enfance
ou des mains des drapiers
le reste à se confondre
aux sueurs de la fleur élue
saisons rites hérités
en palper l'étoffe
Mère des yeux
à même l'écume de mes songes
chante ta bouche apaisée
avec la monotonie des grillons
l'ardeur de la chaux l'été
prend couleur d'eau claire
et virent tes mains dans le puits
pour y ramener l'âme
l'âtre lent
d'une grenade à la peau de soie
sur la margelle
Les buissons continuent de crisser
et la brise se démantèle
entre les toits des granges

je suis là où tu n’es plus
que fins gravats tremblés
un brouillard de violettes
logent dans ton front
l'antique traversée


Daniel Martinez