A son tour, Robert Roman souffle sur les 22 bougies de Diérèse

LA VIE MÊME

     Voici le moment
      Du rite absolu
      Quand le poème
      Indique le sens
      La voie à suivre

      Pour continuer de creuser
      Les nuits lumineuses

      Pour apprendre à vider le ciel
      De ses ailes nerveuses
      De son flot bleu profond
      De toutes les dames blanches
      Qui courent sur de parfaites partitions

      Puis refermer les paupières du temps
      Sur le jour qui se lève

 

Robert Roman

 

Diérèse 79 : avec Alain Fabre-Catalan

DANS LA DOUBLE VOLÉE DU CHANT

                                  Les Poètes n’allument que des Lampes
                                  Eux-mêmes – s’éteignent –
                                  Emily Dickinson

 

à l’envers des saisons
ton visage se noie
pareil au fleuve emporté par les crues,
d'un geste précipitant ta chute dans le poème –

foulé au pied, le miroir de la nuit
paresse le long des toits.

Passeur de mots, donneur de vie,
il suffit d'un feu d'air pour délier la foudre
parmi l'éclatant silence de l'été –
la cime est ton rivage
dans nos larmes démasquées

j’ai vu la barque
qui sommeille à la fourche du fleuve.

 

Alain Fabre-Catalan

Sophie Grenaud, des nôtres in Diérèse 79

Derrière le miroir tremble le monde

Vouloir plonger – I –

 

Désirer le saut
redouter la chute

désirer le saut
retenir la chute

désirer le saut
oublier la chute

sauter chuter tomber
voler
voler en chute

plonger comme foncer tête baissée
se précipiter
en chute
en avant

plonger comme tomber de haut
au bas plus haut que le vrai bas de tout en bas

plonger bras tendus bras ouverts bras devant droit devant

 

Encre de Sophie Grenaud