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18/08/2020

Jeanpyer Poëls in "Diérèse" 51 (hiver 2010)

VOILA


Voilà encore une fois
les intervalles se sont effacés
le maître des liquides est de retour 
comme une coulée d’huile à la surface de la conscience
l’écume une brassée de galets et
la croûte de sable que tes doigts pulvérisent
à l’infini se déforment et se reforment
sous le ressac de mon cœur
ton impatience se noie dans le silence du ciel
pourquoi se plaindre ? Ta bouche prématurée
s’emplit des brillants de la mer
et ton pas ralenti se lustre de son étendue
regarde au-dessus de toi les fils continus
que tissent les oiseaux de neige
laisse-les faire

 

Jeanpyer Poëls

 

ABEL BLOG 3.jpg

Daniel Abel : Les rêves communicants

16:44 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)

"L'mage dans l'image", de Daniel Martinez

L'ombre est violente, elle franchit
la frontière du jardin aux limites
presque abstraites
une volée de la main suffit
pour que les graines si légères

se fondent dans la terre
à l'insaisissable mouvement du sang
aux confins de la roseraie


Tu te frottes au silence
au destin des paysages
et des chemins creux
sous
le va-et-vient
des barrières bleues du ciel
le reflet de la lampe est d'argent
entre les herbes laiteuses
et les araignées d'eau


Tu t'attardes et bois des yeux
les scabieuses de la tour
la voix douce de l'eau à porter légère

sinon ce haut chant ouvert
sur la beauté des murs
griffés d'ocre peuplés d'échos
où la flamme chante
l'équilibre hasardeux du tout
sous le poudroiement de l'été

 

Daniel Martinez

"La triste sévérité", de Jean-Claude Caër, éditions Obsidiane, 48 pages, 390ex., 55 F

Annaïg est morte dans la maison du haut.
La terre court sur son visage.
Les vipères suent sous les pierres.
Son fils Salaün Ar Foll est maintenant mort.
Il dormait toujours à Menez ar Big, près des vipères et des couleuvres
Qui se prélassaient sur les rochers brûlants.
Il se promenait dans la lande et les genêts d'or,
Jouait à cache-cache avec sa mère qui le cherchait des nuits entières.
Il effrayait les passants par un cri de guerre :
"Me lahat te ! Me lahat te ! Moi tuer toi !
Moi tuer toi !"
Tout le village l'aimait et allait lui souhaiter la Bonne Année
Quand le grand âge l'empêcha de quitter sa chambre.
Son regard étrange me suivait toujours à mon retour de l'école,
Les vêtements déchirés, après avoir joué à la bataille de Tolbiac.
J'avais peut-être sept ou huit ans quand il me réclama
Sur son lit de mort.

 

Jean-Claude Caër

11:23 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)