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03/11/2020

"Souvenir de Reims", Roger Laporte, 3 gravures de Lars Fredrikson, éditions Fata Morgana, 7/11/1972, 64 pages

Mais, lorsque nous avons soudain aperçu Reims, la lumière s'y pacifiait et commençait à protéger la ville par une brume d'un léger gris-bleuté, inquiétant et doux comme le sommeil que donnent, dit-on, les fées. Près de l'horizon, les dernières lignes des maisons, d'une terre cuite ici cramoisie, savoureuse comme un bonbon fourré à la framboise, qui plus loin virait au lilas, pour s'ennoblir enfin d'un violet épiscopal, s'offraient au soleil couchant pour le parachèvement d'une suprême cuisson. Ainsi Reims proposait au voyageur un accueil riche de force sereine, mais reposant, et dont la réserve témoignait seulement du souci de ne pas importuner et invitait à une vie provinciale, sans distractions, mais sans ennui, car ou bien l'occupation la plus agréable serait de n'y rien faire, de s'y promener lentement et en silence, ou bien de s'y consacrer à un long travail comme la création d'un roman.


Roger Laporte

04:36 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

02/11/2020

A vos côtés, et du côté il est clair, des librairies indépendantes

"La culture est essentielle, c'est une erreur de la sacrifier." La maire de Paris, Anne Hidalgo, annonce une "initiative commune", avec d'autres villes, "pour autoriser la réouverture des librairies indépendantes", fermées à cause du confinement. Elle "déplore que certains commerces de proximité, plus que jamais nécessaires pour maintenir le lien social et lutter contre les effets de l'isolement, aient été fermés, au moins dans un premier temps, comme les librairies ou les salons de coiffure". Actuellement, les librairies peuvent toutefois effectuer des livraisons ou proposer le retrait de commandes, à la porte du magasin.
La maire du 7e arrondissement de la capitale, Rachida Dati, a également plaidé samedi, sur Facebook, pour la réouverture des librairies et l'accès à la culture. Il s'agit, selon elle, d'"un enjeu de lutte contre le séparatisme". "J'ai grandi dans un milieu où la culture était considérée comme un luxe, un confort, explique-t-elle. J'ai découvert la lecture, non par mes parents - ma mère ne savait pas lire -, mais par l'instituteur, par la libraire, par le bibliobus qui s'arrêtait dans la cité et était notre fenêtre sur le monde."
Amitiés partagées, Daniel Martinez

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01/11/2020

En hommage à Sylvia Plath : "Danses nocturnes" (10 au 13 janvier 2017, Théâtre de l’Œuvre, Paris 9e).

L’actrice Charlotte Rampling a repris, le 10 janvier 2017, pour quatre représentations exceptionnelles, le spectacle littéraire et musical de haute facture Danses nocturnes. De sa voix grave, accompagnée au violoncelle par la brillante Sonia Wieder-Atherton. À l’origine de ce projet, Charlotte Rampling a restitué sur scène la poésie de Sylvia Plath. Elle y a livré en anglais - surtitré en français - un florilège de onze des plus beaux écrits de la poétesse américaine dont le suicide, à trente ans, a mis un terme à une œuvre saluée internationalement. Des textes où Sylvia Plath évoque son père (Daddy), sa mère (Medusa), l’amour (Love Letter) ou encore la féminité (Three Women).

***

Bibliographie


En français

Trois femmes : poème à trois voix (1975)
Ariel (1978)
Arbres d'hiver (1999) Chez Gallimard/Poésie
Choix de poèmes suivi de Le Livre des lits, traduction française et préface de Jean-Pierre Vallotton (1999)

Prose

La Cloche de détresse (1972), roman Gallimard/Imaginaire
Le jour où Mr Prescott est mort, nouvelles La table ronde
Carnets intimes, La Table ronde
Journaux de 1950 à 1962, Gallimard, L'un et l'autre


Deux livres sur Sylvia Plath

Sylvie Doizelet, La terre des morts est lointaine : Sylvia Plath, 1996
Valérie Rouzeau, Sylvia Plath : un galop infatigable, Ed. J.M. Place, 2003

* * *

Tout au bord (poème ultime)


La femme s'est accomplie
son corps mort

porte le sourire de l'accomplissement
l'illusion d'une obligation grecque
coule dans les rouleaux de sa toge

Ses nus
pieds semblent vouloir dire :
Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.

Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,
Près de chacun une cruche de lait
maintenant vide.

Elle les a repliés contre son corps
comme les pétales
d'une rose refermée quand le jardin
se fige et que les parfums saignent
des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.

La lune n'a pas à s'en désoler,
fixant le tout de sa cagoule d'os.
Elle a tant l'habitude de cela.
Sa noirceur crépite et se traîne.

* * *

Edge (5 Février 1963)


The woman is perfected.
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying :
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty.
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.

Sylvia Plath

10:48 Publié dans Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)