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27/08/2020

Bernard Pignero, au sommaire de Diérèse 79

POINT DE VUE


Une fois de plus, tout est parti de la pierre. Parce qu’il y avait là plus de rochers que de terre, le jardin est devenu cette espèce de garrigue que les héliotropes et les hibiscus ont l’air d’avoir colonisée depuis la création du monde. Quant à la maison, elle a dû se contenter de ce qu’il restait d’espace, se contorsionner entre les blocs de roche et les rares pins maritimes, pour ne pas déranger et tenter néanmoins de durer. Mais à la longue, on a oublié l’aspect minéral du site ; la civilisation avait imposé son empreinte.
Ici, on ne se met pas en frais d’architecture. Des planches goudronnées, quelques briques creuses, de la tôle ondulée et des vitres, le maximum de vitres pour ne rien perdre du spectacle... et puis une touche de génie ; il n’en faut pas plus pour assurer le clos et le couvert d’un coin de paradis sur terre.
Sur terre, c’est vite dit. Est-on encore sur terre quand on domine l’océan de si haut que l’on a l’impression de planer entre le ciel et l’eau, de n’être rattaché au sol que par des habitudes et des contraintes ? Une terre réduite à une corniche veinée d’incertaines routes et de chemins ravinés, çà et là hérissée de pins hirsutes et de genêts, mérite-t-elle encore ce nom ?

 

Bernard Pignero

26/08/2020

Sophie Marie Van Der Pas, de concert in Diérèse 79

Là j’avance, dans le corps à corps avec le cheval, jambes aux muscles claquant le flanc bombé de l’animal, le galop élastique, fendre le vent de terre aux épousailles de l’effort, équilibre, parfois s’accrocher au cuir, harnaché de sueurs, foncer, derrière les sabots, la poussière soulève le courage des années, les naseaux dilatés de fougue, l’équilibre gagné, la course continue vers l’infini, quel infini, chevauchée ivre de puissance, fusion, qui est la bête, là, j’hésite à prendre de la vitesse, c’est le moment de respirer, de serrer les mors, de ralentir, de ramener le trot, puis la marche, j’ai besoin d’arrêter les images qui courent, plus vite  que la forêt, de flatter l’encolure, en cherchant l’autre contact, l’intime, personne ne refuse la confiance.

 

Sophie Marie Van Der Pas

 

ABEL BLOG 2.jpg

Collage de Daniel Abel

Agathe Rivals et le "poème fondu" [expression de Michelle Grangaud] in Diérèse 79

                 ô                   peur            

           muse                   colère
    conte-moi                   et tristesse

           l’âme                   juste boussole

 

   quel délice                   quelle fatigue

       légitime                   tourner
       la fureur                   les pages  

des mortels ?                   du mal

 

Agathe Rivals


NB : Chaque strophe (côté droit et côté gauche) est à lire non seulement verticalement, mais aussi, associée à sa parallèle, horizontalement. Classique côté gauche, avec des extraits de l'Odyssée, contemporaine côté droit, avec des extraits de journaux et revues (temps présent et à venir).

 

mohone 18.jpg

Peinture d'Hélène Mohone