30/08/2020
Xu Zhimo, traduit par Guomei Chen qui puise dans les trésors de la poésie chinoise, in Diérèse 79
L’insignifiance
J’admire, tête levée, les montagnes des temps anciens,
Mais elles gardent toujours le silence.
Le soleil révèle mon insignifiance,
Et les herbes à mes pieds.
Solitaire, je m’arrête au bord de la route,
A l’écoute du bruit des pins dans la vallée déserte ;
Il y a des nuages enchâssés dans le ciel bleu –
En un instant, un seul, ils se sont dissipés.
Xu Zhimo
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29/08/2020
Fritz Deppert, traduit de l'allemand par Joël Vincent, est des nôtres in Diérèse 79
SERMENTS D’AMOUR
Rose blanche, rose rouge,
rose sang, rose neige,
elles fanent dans l’herbe,
les églantiers arrondissent
leurs ventres laqués rouge ;
les oiseaux les mangeront
les fleurs fanées
la pluie s’en abreuve.
Les épines hérissées
passeront l’hiver.
Espoir de nouvelles roses
et serments d’amour.
LIEBESSCHWÜRE
Rose weiss, Rose rot,
Rose Blut, Rose Schnee,
Sie welken ins Gras,
Hagebutten runden
Rot lackierte Bäuche ;
Vogel werden sie fressen
Welke Blüten
Säuft der Regen.
Überwintern werden
Spitze Dornen,
Hoffnung auf neue Rosen
Und Liebesschwüre.
Fritz Deppert
extrait de « Rückrufe » (« Rappels »), 2019
09:46 Publié dans Diérèse 79 | Lien permanent | Commentaires (0)
Max Alhau nous accompagne in Diérèse 79
Prendre congé
Il y a ces instants qui tanguent
avant d’aborder on ne sait quel port,
avant de mesurer nos forces
pour des travaux minuscules.
On croit que tout est encore possible
comme le surgissement d’un jour de printemps
parmi les neiges ou un visage englouti
qui avive soudain la mémoire.
Mais rien ne recommence :
on s’incline face au vent
et l’on poursuit vers des terres
jamais nommées, toujours lointaines.
Max Alhau
09:20 Publié dans Diérèse 79 | Lien permanent | Commentaires (0)