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26/09/2015

Lettres à Gaëlle XXIII

XXIII


Comme tes cheveux parfois les nuages dissimulent
les ailes de moulins dégingandés
tôt le matin dans la campagne
sous le ciel où le vent jusqu'au fond du monde
mange l'âme qui n'est après tout qu'un ailleurs

où puiser une autre vie demi-lune de sable
tu la regardes émergeant de leurs remous tourbillonnants
nuages après nuages lorsque ma main tremble
noire d'hirondelles frémissantes lancées
entre les pensées complexes inlassablement

les murmurantes diaprures où nous progressons
qui ne vivons que d'images
pour nous soustraire à l'abîme
une orfraie aux yeux de verre
dort dans la grande armoire


que tu ne sais ouvrir entends ma belle se défaire
le roulement d'un train dans le lointain
quand la plus petite parole prononcée la tienne
fait sens dans la profondeur de l'univers
entre les gouttes de soleil des bourgeons aperçus


                                               
Daniel Martinez

20:24 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

12/09/2015

Lettres à Gaëlle XXIII

XXIII

 

Sur les cailloux lavés d'une pluie sortie du cercle du ciel
au coeur du grand sablier quand assis en silence
le monde qui nous porte est ouvert sa route tracée
d'où surgit le sens dissipe-toi sans façon
à l'oreille il susurre dans la chambre d'histoires
comme une feuille de papier glissée entre tes doigts


Et qu'importait mon rêve figure d'or coiffe d'azur
qu'il fût par les feux du jour jeté aux quatre vents
dans le lent tournoiement d'invisibles courants
l'été aura grandi sur le mur pignon une pie parle là
deux s'envolent est-ce pour cela qu'obstinément
tu fixes les nuages et ceux venus doucement


se poser sur le balcon sont pointes de lumière
derrière le rideau une fenêtre d'images
sans rien d'autre pour leur prêter vie
que les yeux de l'enfance aussi vastes


que le Dehors ses codes et ses blessures
seront les plis de ce vieux châle
tissé par les nuées comme la plus grande vérité
qu'il nous soit donné d'atteindre fascinante


                                     Daniel Martinez

23:27 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

02/09/2015

Lettres à Gaëlle XXII

 XXII

 

Le paysage lavé de ses ombres
où respire l'espace arches et coupoles
passent ainsi dans la blancheur initiale
ce jour-là nous a choisis
comme tendre glaise envoûtée
par les bruits légers qui se donnent
roues feutrées la clématite a suspendu
ses clochettes dans la poussière
qui aimerait fleurir


Au centre de ta voix l'été paraît
le primat d'un absolu de l'instant
tout chargé d'une attente
qui semble avoir été créée à notre soif
dans un émail de couleurs chaudes et froides
conjuguées aux énigmes à la sueur éternelle
cela se sait cela se tait
dans la transparence des cils


Chardon mauve près du bassin
il te fait signe et la moindre pierre
dans le second ciel s'extrait de la moelle terrestre
cette nuit tu rêvais et je t'entendais rire
au-delà de nous-mêmes
dans la braise verte où courait
cette contrée du manque
greffée dans l'ouverture de nos yeux
c'est bien toi qui pousses la porte et t'avances



S'il suffisait d'un sourire
pour éclipser l'obscur sinon ce qui suppure
des moellons parcourus de laurier-rose
pour qu'affleure sur les parois
un ancien revêtement oublié depuis lors
des images imprécises dansent à l'étage
entre les baies grandes ouvertes
l'abeille virevolte prise en ce jeu de miroir
où s'échine la lumière immense.


                                                Daniel Martinez

12:01 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)