17/05/2019
"Signes possibles d'une trahison", Patrice Blanc, avec des gouaches de Jacques Coly, éditions Les Deux-Siciles, décembre 2009 (6 €)
Un titre plutôt étonnant me direz-vous : car qui donc au juste, du poète au plasticien, trahirait l'autre sans le savoir ? Dans ce jeu de bascule où l'objectif perd sa place et se fait l'ombre portée du subjectif, quel impondérable dirige nos vies, délitées dans le champ du réel qui n'est qu'un pis-aller pour le poète ? Qui est-il dans la foule, mais encore que devient-il face à l'autre lui-même, en regard ? Pour y répondre peu ou prou, lisez en toute impunité : Signes possibles d'une trahison. Amitiés partagées, DM
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08/05/2019
"Hazel", de Bruno Sourdin, éd. Les Deux-Siciles
Bruno Sourdin, Hazel, avec 4 collages de l’auteur, juillet 2005, éditions Les Deux-Siciles, c/o Daniel Martinez, 8 avenue Hoche, 77330 Ozoir-la-Ferrière, prix : 10 €, hors frais de port.
Si l’Inde demeure une énigme pour nous, Occidentaux, alors on peut dire du recueil de poèmes de notre confrère Bruno Sourdin, intitulé Hazel, qu’il nous en donne parfaitement la mesure. Avec l’auteur, on s’aventure dans le labyrinthe de Madras, Pondichéry ou Bombay en compagnie de personnages mystérieux ou à la rencontre de silhouettes entrevues à contre-jour au bord d’un fleuve, ou, plus souvent, dans l’épaisseur de la nuit.
Mais Bruno Sourdin n’a pas écrit un road-movie, même s’il nous rappelle, au passage, tout ce qui le rattache à la Beat generation, à ses auteurs et à ses artistes (n’a-t-il pas consacré un livre à Claude Pélieu, créateur de collages ?)."Pèlerins errants et compagnons de route, et tous mes frères de la tribu des soleils". C’est ainsi qu’il nous les désigne au cœur de son recueil.
Si le livre de Bruno Sourdin nous interpelle, c’est qu’il invite à sonder le mystère du monde sensible. Que l’on soit à Madras, à Brocéliande ou dans la gare de Rennes. C’est, aussi, parce qu’il prend ses distances, à la manière des poètes de la Beat, avec toutes les turpitudes de notre époque. "Aujourd’hui, tout le monde se tait / Les jours radotent / La télé beugle".
Ainsi peut-on s’approcher de l’Inde avec lui, comme le fit en d’autres temps Herman Hesse, cité en exergue du recueil. Dans son livre Siddharta (1992), inspiré par l’Inde, le célèbre écrivain germano-suisse jetait un pont entre les cultures et cherchait un point de convergence pour les hommes. Bruno Sourdin révèle qu’il est aussi, dans la soumission au temps qui passe, à la recherche d’un ailleurs possible."Garde ta mélancolie à jamais / Laisse le bon temps rouler". Il termine même son recueil par une forme de haïku, au ton réjouissant. "Ah, la nuit sans sommeil / avec mon sac à dos, quel bonheur / Sur la route de Pondichéry".
Pierre Tanguy
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