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24/01/2017

A propos de Tristan Tzara (1896-1963)

C'est le 30 avril 1940 que Tristan Tzara achève la rédaction d'un long poème en prose manuscrit de 10 pages écrites au crayon mine, intitulé "Blé". Il comporte de nombreux ajouts et corrections (dont quelques-unes à l'encre) et devait paraître en juin 1945 dans le numéro 25 de la revue Poésie 45. En voici un extrait caractéristique :

"Les loups ont dévasté la ville et c'est de la substance même de l'usure et du feu que déjà surgissent aux encolures des jours, des semaines, les formes hautes et tendues à craquer de l'amitié sereine et autour d'elle mes sœurs se serrent, les campanules, les dernières comme les nouvelles.

Je te remercie, forêt obscure, toi nuit neuve, d'avoir à jamais planté en moi avec le sel de la mort cette cendre hospitalière qui redresse le vent et aligne la route et étouffe le passé au cou de sa jeunesse faible, maudite, et m'ouvre son jour.

Seul enfin avec la douleur et la plénitude de moi-même, que je puisse hurler si je peux, je te salue forêt obscure et toi nuit neuve dans la nudité de ton présage de joie."

                                                            Tristan Tzara 

 

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Certains visiteurs s'étonnent que de grandes (ou petites) maisons d'édition laissent dans l'ombre des textes de tel ou tel auteur et si ce ne sont que des raisons littéraires qui président à leur choix ; je ne puis me prononcer sur le pourquoi de la chose, mais constate ces manques. Un seul exemple : les deux articles d'Henri Michaux non répertoriés dans les 3 tomes de La Pléiade qui lui sont consacrés, articles parus en revue de son vivant, in Les Nouvelles littéraires, 14-20 avril 1983, je vous en ai donné lecture.
Dans ce qui regarde les arts plastiques, pareillement, bien des conservateurs pourraient se lamenter que des œuvres importantes jamais ne quittent les réserves de tel grand musée, pour officiellement "des raisons de place" (sans qu'il y ait pour autant une rotation qui permette d'éviter que lesdites œuvres ne demeurent invisibles au public non averti). Ita est.

10:48 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

21/01/2017

Les éditions La Passe du vent : "Un printemps sans vie brûle", avec Pier Paolo Pasolini

Un printemps sans vie brûle, avec Pier Paolo Pasolini
Éditions La passe du vent, coll. Haute Mémoire, printemps 2015. 178 Pages, illustré, première de couverture de Julie Dorille.

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À l'occasion du quarantième anniversaire de l'assassinat de Pier Paolo Pasolini, poète, romancier, essayiste, dramaturge et cinéaste, les éditions La passe du vent ont sollicité, pour leur collection Haute Mémoire, dix-neuf écrivains français et italiens (poètes, romanciers, universitaires), qui avaient tous Pasolini au coeur, afin qu’ils lui rendent hommage.
Ici, plusieurs facettes de l'auteur du poème autobiographique Qui je suis., du célèbre roman Théorème (devenu un film) et du réalisateur de Mamma Roma, sont révélées au (grand) public. Un Pasolini mis à nu, tiré au clair, un Pasolini dévoilé, déchirant dans sa déchirure, un Pasolini poétique, politique et prophétique.

     « Adulte ? Jamais. Jamais : comme l’existence
     Qui ne mûrit pas, reste toujours verte
     De jour splendide en jour splendide »
     Pier Paolo Pasolini, Rome 1950. Journal intime.

Dix-neuf auteurs contemporains réunis autour de Pier Paolo Pasolini

Structurée en quatre chapitres − Pier Paolo Pasolini, le poète assassiné ; Un printemps sans vie brûle ; D’une autre vie ; Toujours vivant − introduits par une citation de Pasolini, l’anthologie rassemble les poèmes, lettres, proses poétiques ou encore articles, de Samantha Barendson, Angela Biancofiore, Jean-Baptiste Cabaud, Stani Chaine, Jean-Gabriel Cosculluela, Erri deLuca, Vanessa de Pizzol, Luc Hernandez, Frédérick Houdaer, Andrea Iacovella, Jean-Charles Lemeunier, Giuseppe Lucatelli, Paola Pigani, Jean-Michel Platier, Marc Porcu, Thierry Renard, Éric Sarner, Joël Vernet et Francis Vladimir.
Y figurent notamment L’article des lucioles de Pasolini, publié dans le Corriere della Serra en février 1975 sous le titre Le vide du pouvoir en Italie, et l’hommage d’Erri de Luca, dans une traduction inédite de Vanessa De Pizzol.

20/01/2017

Le monde de l'édition : le poète Thierry Metz. Poésie in vivo/poésie in vitro.

Alors que l'on continue de me rapporter des exemples de poètes dont les ouvrages peuvent tirer jusqu'à 10 000 exemplaires chez l'éditeur indépendant qu'est Gallimard (au format Poche/Poésie) et que dans le même temps, le même auteur, s'adressant à un éditeur (non indépendant) ne pourra obtenir du CNL l'octroi de subventions - donc se verra privé du droit d'être publié ailleurs - j'ai pris le parti de vous faire lire ce que Gérard Bourgadier de la maison Gallimard (collection L'Arpenteur), écrivit à Thierry Metz à l'occasion de la sortie du Journal d'un manoeuvre.
Sa lettre, reproduite in Diérèse opus 52, un numéro codirigé par Isabelle Lévesque et moi-même, est ici reproduite. Il faut ajouter que Gérard Bourgadier, l'éditeur de Thierry Metz, était conscient des difficultés que rencontrerait un poète qui n'était pas du sérail. Conflit de fait entre la poésie in vivo et la poésie in vitro. Débat très cartésien de fait, où l'esprit devrait l'emporter, reléguant au second plan ceux qui n'ont pas déjà un pied à l'étrier (aux États-Unis, qui vivent aujourd'hui une journée bien difficile, on parle de "contre-culture")... DM

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15:23 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)