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23/08/2020

Gérard Le Gouic apporte sa pierre à l'édifice de Diérèse 79

Je suis né sans terre natale,
le sol d’une immense cité m’accueillit
et m’offrit le berceau de ses étages,
les promenades de ses trottoirs.

Enfant, je m’évadais par les fenêtres
comme un écureuil à demi-fou
cherche à s’évader de la roue qui l’emprisonne,
j’effectuais tel un baigneur
des brasses dans la mer grise des nuages
puis rejoignais par les cours d’eau du ciel
les forêts de mes désertions.

Je redescendais sur terre
et m’inventais de nouvelles fuites.
Je n’aimais que les trains,
que l’odeur de leurs haleines bleues,
que le vent receleur d’escarbilles,
que le chant d’une locomotive qui s’éloignait
par-dessus les toits de la nuit.

 

Gérard Le Gouic

 

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Pour Diérèse 79, Jean-Jacques Nuel s'est joint à nous

les fêtes foraines de ton enfance
sur la place illuminée du village
les stands de tir à la carabine
les jeux de massacre et les loteries
tu ne montais pas encore seul
dans les autos-tamponneuses
mais tu tournais bravement sur le manège
de chevaux de bois
attraper le pompon
dansant au dessus des têtes
donnait droit à un tour gratuit
le forain avait fait exprès
de le laisser à portée de ta main
jamais plus tu n'as connu dans ta vie
un tel régime de faveur


Jean-Jacques Nuel

Lionel-Édouard Martin, accompagné par Bénédicte Dussère, brume basse sur l'eau de laque noire, in Diérèse 79

MARCHANT
PARMI LES MARBRES

Poème

11


    Feuille pourrie d’automne en pluie
     stagnant sur l’engravure & les gravats :
     l’amer abreuve le bouvreuil, il lève
     le col & moule un bout de ciel
     en cri minime orange ou cuivre :
     son bec : cunéiforme aussi : qu’il ouvre
     & il y vibre un tremblement :
     la voix de qui lirait palpant du doigt la ruine
     & rendrait vie d’une lèvre hésitante
     à ces creux ânonnés sous l’index
     où palpite une gorge de merle.

 

Lionel-Édouard Martin


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peinture de Bénédicte Dussère