28/07/2019
L'arbre et la forêt
J'ai fait, sous votre œil attentif un rapide tour d'horizon du futur numéro 77 de Diérèse (tous les participants ne sont pas cités, mais diable je n'ai pu aller plus loin).
Vos messages, vos lettres, après chaque livraison me sont d'un réel réconfort. Car la poésie, c'est aussi, avant tout dirai-je, un lieu d'échanges, témoignant de la vie dans ses manifestations, heureuses ou malheureuses, quelle que soit notre condition ou le regard que porte sur nous les relais institutionnels, pas toujours inspirés dans leurs choix. Mais qu'importe : le plus important n'est-il pas de créer et de défier ainsi ceux qui avec infiniment plus de moyens, dans telle ou telle publication subventionnée, ne nous donnent à lire que d'indigestes travaux de laboratoire ? Poésie in vivo, poésie in vitro : les deux plateaux de la balance ; et vous n'êtes pas sans savoir de quel côté penche mon cœur. Merci de ne pas voir ici une démarche populiste, opposée à mes conceptions, à mon ouverture sur le monde, sur l'étranger à accueillir et la haine commune à bannir ; il suffit de vous reporter au sommaire de chaque numéro pour vous en assurer.
Assurément : par quelque côté qu'on l'observe, notre époque est terrible. Dans son obstination à répéter toujours les mêmes erreurs, quel que soit le prix à payer, qui pourrait être in fine la mort de l'humanité... Le message des poètes dépasse toutes les conventions et l'indéniable vitalité du substrat poétique joue contre les forces de mort, à l’œuvre parmi nous, pour le pire. Que notre regard se porte sur le meilleur.
J'ai choisi pour vous aujourd'hui de partir d'une fable : de La Fontaine, précisément. En imaginant un dialogue entre le chêne et le roseau, Jean de La Fontaine montre qu'il s'agit bien de deux individualistes - on pourrait même dire de deux vieux célibataires, si ces mots n'abusaient. La malignité du moraliste et l'humour du poète... cachent la forêt sous un aimable anthropomorphisme, mais sans avoir tellement tort au regard de la réalité, en dehors des variations morales.
Dans sa forme d'origine, la forêt se présente comme la réunion naturelle de certains végétaux qui vivent en association. Les membres les plus caractéristiques de cette sorte de communauté sont les grands et vieux arbres dont les branches principales peuvent devenir aussi grosses et solides que le tronc. Habituellement, ils dominent des taillis et un sol recouvert depuis longtemps d'un tapis d'herbes et de mousses - sans oublier les champignons qui, dépourvus de chlorophylle, apparaissent justement là où abondent les mousses.
Tout concourt à être, à condition que l'on veuille bien s'en aviser, je veux dire par là : sans se voiler les yeux ou s'en laver les mains. Je vous laisse... Merci pour votre écoute, depuis votre lieu de vacances ou chez vous, face à votre ordinateur, l'un n'excluant pas l'autre. A bientôt. Amitiés partagées, Daniel Martinez
10:26 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)
Claude Albarède sera des nôtres in Diérèse 77
Entames
Œuvre de poésie
qui déchire ou attache
en s’éloignant
rapproche.
Œuvre en cours d’effusion
effleurements griffures
la source mord la pierre
Là un chemin s’échappe
une fissure exprime
ce qui viendra peut-être
après l’entame écrite.
Claude Albarède
09:29 Publié dans Diérèse 77 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ulrich Johannes Beil, traduit par Joël Vincent, nous accompagnera in Diérèse 77
SAGEN WIR, AM FREITAG
Für Verena Rüthlein und Joachim Epperlein
Ob auch dieser Wechselrahmen eine Rolle spielt,
der die neueste Schattierung live überträgt ?
Entschuldige, das hat eigentlich nichts damit zu tun,
aber diese Liaison kam mir, als ich mich kämmte.
Keine Ahnung,wie lange sie anhält,ob sie noch
die Stadt am See überlebt, wo wir uns treffen werden :
"Auf der Rückseite des Mangels" sozusagen...
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DISONS, VENDREDI
Pour Verena Rüthlein et Joachim Epperlein
Est-ce aussi un rôle que joue ce carton de couleur à fond variable
qui transmet en live le plus récent dégradé d’ombre ?
Mille excuses, ça n’a en fait rien à voir avec ça,
mais cette association m’est venue alors que je me peignais.
Aucune idée de sa durée, va-t-elle survivre à la ville
Au bord du lac là où nous allons nous rencontrer :
"sur le verso du manque" pour ainsi dire…
Ulrich Johannes Beil
09:12 Publié dans Diérèse 77 | Lien permanent | Commentaires (0)