17/05/2019
"Signes possibles d'une trahison", Patrice Blanc, avec des gouaches de Jacques Coly, éditions Les Deux-Siciles, décembre 2009 (6 €)
Un titre plutôt étonnant me direz-vous : car qui donc au juste, du poète au plasticien, trahirait l'autre sans le savoir ? Dans ce jeu de bascule où l'objectif perd sa place et se fait l'ombre portée du subjectif, quel impondérable dirige nos vies, délitées dans le champ du réel qui n'est qu'un pis-aller pour le poète ? Qui est-il dans la foule, mais encore que devient-il face à l'autre lui-même, en regard ? Pour y répondre peu ou prou, lisez en toute impunité : Signes possibles d'une trahison. Amitiés partagées, DM
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15/05/2019
Diérèse 58, flash-back : hiver 2012
Bruno Sourdin, qui a publié aux Deux-Siciles "Hazel" parle de la jeunesse de votre serviteur, de l'autre côté de la Méditerranée (on peut aisément l'imaginer, cet éditeur/revuiste, éloigné de tous les populismes, de droite ou de gauche, qui fleurissent ces temps-ci comme chiendent en terrain détritique ; au fait, il n'a publié qu'à compte d'éditeur, qu'on se le dise !, merci). Mais voici, sans plus attendre :
Un moment de jeunesse fleurie
A Daniel Martinez
« Puisque c’est mon moment de jeunesse fleurie,
Je bois, car mon bonheur ainsi se fortifie.
Ne me reprochez pas que mon vin soit amer :
Cette amertume est celle-même de la vie. »
(Omar Khayam)
Dans cette rue de Djerba, tu as longuement marché sans but sous le ciel harassant à la recherche d’un regard fragile. Des éclats de joie montaient de la mer et des barques languissaient. Des crapauds s’enflammaient. La nuit, des fenêtres s’ouvraient et claquaient dans le vent et tu guettais éperdument l’amitié des sirènes.
L’enfance,
les sables,
les citronniers,
le sirocco,
les escaliers,
la mer.
Je te salue vaporeuse nuit d’été, le rideau tombe et le rêve s’est achevé.
L’enfance,
la clarté
et cette amertume qui est celle de la vie.
Dans cette rue de Sousse, tu as longuement glissé et tu t’es englouti à la recherche d’un frisson exquis. Des rumeurs lancinantes montaient de la mer et des palmiers s’allumaient. Des débris de jarres dansaient. La nuit, tu tournais la clé des catacombes et tu guettais ardemment la grâce espiègle de ton fantôme familier.
L’enfance,
le grenier,
les amandiers,
la mer.
Je te salue foisonnante nuit d’été. Le rideau tombe et le songe s’est achevé.
L’enfance
la transparence
et cette amertume qui est celle de la vie.
Dans cette rue de Tunis, tu as longuement paressé et tu t’es engouffré à la recherche d’un visage perdu. Des souffles délicieux montaient de la mer et les nuages s’effilochaient. Des grives chantaient jusqu’au crépuscule. La nuit, la maison vide frémissait et tu guettais follement la présence de tes ombres silencieuses.
L’enfance,
les couloirs,
les oliviers,
la mer.
Je te salue douce nuit d’été, le rideau tombe et la vision s’est achevée.
L’enfance,
le refuge
et cette amertume qui est celle de la vie.
Bruno Sourdin
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13/05/2019
"Plusieurs vols d'étourneaux", de Bertrand Degott aux éd. Les Deux-Siciles, juin 2003
A l'enseigne des Deux-Siciles, a paru il y a près de seize ans Plusieurs vols d'étourneaux, de Bertrand Degott (7 €). Dix-septième livre de la collection Poésie, imprimé par mes soins à Fontainebleau, dont voici deux pages entre toutes.
Cet opus, après la publication par Bertrand Degott chez Gallimard de Éboulements et taillis (1996) et Le Vent dans la brèche (1998) ; avant Battant (La Table ronde, 2006), À chaque pas (L’Arrière-Pays, 2008) — et une « mise en vers français » des Sonnets de Shakespeare (La Table ronde, 2007). E la nave va... comme l'écrivait Guiseppe Ungaretti.
Bertrand Degott
11:21 Publié dans Auteurs, Editions | Lien permanent | Commentaires (0)