01/03/2019
Paul Gauguin (1848-1903), en majesté !
Un Gauguin méconnu sera vendu aux enchères à Paris le 29 mars 2019.
Il s'agit d'une toile double ! Au recto, Le Jardin de Pissarro, Quai du Pothuis ; et au verso, deux autoportraits (rien que ça)...
Cette toile a été montrée au public seulement deux fois en presque 140 ans. Elle sera cédée aux enchères le vendredi 29 mars. Le tableau, datant de 1881, est estimé entre 600 000 € et 900 000 €. Le public pourra l'admirer dans les locaux de Sotheby's à Paris, à partir du 23 mars. Amitiés partagées, DM
Autoportrait - Paul Gauguin
C'est en 1873 que Pissarro s'installe à Pontoise, naturaliste "faiseur de cieux et de terrains" (Zola). Quand naît le fils de Camille Pissarro, Ludovic, Gauguin vient alors travailler momentanément à Pontoise, où il peint ladite toile, mise aux enchères aujourd'hui... Adepte de la fameuse "saintaize" (c'est le mot inventé par lui, entre synthèse et sainteté), le mysticisme symbolique de Gauguin transparaît dans son tableau Le Christ jaune (avec l'autoportrait afférent) que je rapprocherai volontiers de son Autoportrait de 1889 (79 x 51 cm) où le peintre s'auréole de la "saintaize", mandorle jaune sur un large aplat rouge vif qui constitue la partie haute de la toile, la partie basse du tableau couverte d'une vaste surface jaune où évolue un serpent vert. Par sa symbolique c'est, à mon sens, le plus étonnant des autoportraits du maître, qui détourne ici-même le regard de deux pommes suspendues près de son oreille, l'une rouge et l'autre verte. DM
11:33 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)
27/02/2019
Hélène Mohone (1959-2008)
Sans titre, huile sur toile
Hélène Mohone est présente dans quatre numéros de Diérèse.
10:03 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)
26/02/2019
"La part de l'aube", Eric Marchal, éd. Anne Carrière, 2013
Samedi 20 décembre 1777
Les dégâts de la tempête avaient été considérables. La grêle et le vent avaient endommagé de nombreuses toitures, des devantures de boutiques et une multitude de vitres. Plusieurs barques avaient coulé dans le port de Saint-Jean et le port du Temple, les tentes du marché s'étaient volatilisées et les marchandises qui n'avaient pu être mises à l'abri avaient été détruites ou volées. Outre le clos Billion, la foudre avait provoqué plusieurs départs de feu, dont un dans l'arsenal, où la catastrophe avait été évitée de peu. De nombreuses bêtes, laissées dans les champs, avaient été blessées ou tuées sous les coups des grêlons ou à la suite de chutes d'arbres. Les halabés avaient fait quelques apparitions dans les maisons et jardins du quartier et de la ville, dont une remarquée lors de l'office du samedi à l'Antiquaille. Puis les rescapées s'étaient éteintes avec les gelées du lendemain. Le lundi, les premiers flocons de neige faisaient leur apparition, et le mardi la ville était recouverte d'un léger tapis blanc...
Le rire de Michèle avait chassé provisoirement toutes les tensions qui tiraillaient Antoine. Elle l'avait entraîné dans une longue marche à travers la ville enneigée qui s'était terminée place Louis-le-Grand, où plusieurs traîneaux attendaient les clients pour des courses sur l'immense étendue poudreuse. La pratique avait été longtemps réservée à l'élite, qui possédait ses propres véhicules valant jusqu'à dix mille écus. Elle s'était petit à petit ouverte aux bourgeois qui, contre une dizaine de louis, pouvaient louer à l'heure des traîneaux plus modestes et moins performants. Savarin le charron en avait lui-même construit un, entièrement en bois, qui ressemblait à un double fauteuil monté sur deux larges patins peints en rouge. Le sien était décoré d'une figure de lion. Savarin en était très fier et le sortait de son atelier à chaque nouvelle neige.
Eric Marchal
11:47 Publié dans Librairie | Lien permanent | Commentaires (0)