08/09/2014
Une lettre inédite de Pascal Ulrich
Plus que quelques petites semaines pour la sortie de "Pascal Ulrich le rêveur lucide", une biographie affective écrite par Robert Roman, éditeur toulousain. Trois cent soixante pages à sa mémoire, toutes en couleurs, au format 24 x 29,7 cm. Soyez patients et surtout parlez-en autour de vous, "à la folie", celle qui nous fait vivre, créer, du fond de l'impasse crépusculaire, pour me référer à la revue que le plasticien et poète avait lancée : "Absurde crépuscule".
Dans mes archives, cette lettre qu'il m'avait envoyée en 2001, nous avions déjà publié "Patchwork 1999-2000" (à 50 exemplaires, il m'en reste toujours !) en décembre, à l'aube du troisième millénaire ; nous nous apprêtions à éditer "Jusqu'au cou", des dessins colorés de son cru accompagnaient sa missive. Voici :
(bis)
Cher Daniel
sur une musique de marc Bolan (T. Rex).
merci de prévoir le coup pour l'automne quant à "Jusqu'au cou". Ci-joint quelques dessins ici et puis là dans ce lot... pour donner à "jusqu'aukou" quelque(s) part(s) entre les textes. Tu verras... Je te sais éditeur et tu as la foi il raconte Robert Roman...
Mais on en croise de ces crapules, de ces imposteurs, n'est-ce pas ? C'est venu comment cette passion d'éditer ? Je suis plongé dans "Le Patriarcat" d'Ernest Borneman* mais tu sais que les hommes, les femmes ça n'existe pas ; c'est juste ce qu'on veut nous faire croire... J'ai bien reçu les épreuves, je t'enverrai ça bientôt...
Je te souhaite bon plaisir avec le montage du patchwork "Diérèse".
Bien le meilleur pour toi
Pascal 01
*disponible aux éd. PUF/Perspectives Critiques (sur le web : 4,60 €, frais de port inclus)
Faites circuler s'il vous plait...................................................................
10:57 Publié dans Pascal Ulrich | Lien permanent | Commentaires (0)
06/09/2014
A propos de "Autrement contredit" : dernier recueil en date de Cédric Demangeot :
Aux éditions de la Fée Morgane, à signaler le fameux "Autrement (contre)dit" [la parenthèse est de mon fait] de Cédric Demangeot, livre qui a bénéficié d'une étude (de qualité) d'Isabelle Lévesque sur Poezibao le 27 août.
J'en ai retenu, de cette étude, arbitrairement comme à mon habitude, une phrase, emblématique :
"Devenu "animal" le poète, est-il mort-né, tué en "mésespoir" ?" Cette idée me fait, comme a pu me l'écrire Alain Jouffroy en d'autres circonstances, ré-AJr, reprenant ses initiales. D'abord, comment imaginer le scripteur - point même poussé du haut de la roche tarpéienne par la plus cruelle des neuf Muses - sombrer dans l'animalité ?, quelle disgrâce dites-moi ! Sauf à s'exclure soi-même de ce jeu de miroirs permanent qu'est l'écriture : la tentation il est vrai, est constante, à savoir qu'à force de s'y regarder à l'oeuvre, on finirait par y perdre son image. Ou son latin ; au pire, le sens des mots eux-mêmes.
Puis : "mort-né", le monde là, où nous évoluons, et pas seulement les poètes - qui certes sont des individus parmi bien d'autres, c'est indéniable, sans jamais pour autant être "assortis à [leur] entourage" - aurait-il cet effet pour le moins pervers ? A y regarder de près, ce n'est pas impossible, mais rien n'interdit à l'Individu justement de tout faire pour s'extraire de la gangue des chemins tracés (et de résister plutôt que de persister).
Au contraire : le poète est sans cesse à naître, et cette force d'extraction qui le caractérise dans le fond (et la forme), est inaliénable. Suffit-il d'y croire, m'objectera-t-on ? mais oui, tout à fait ! Relisez donc le premier des deux auteurs auxquels le blog a consacré un article, à partir du thème : "Où va la littérature ?"... La volonté, première. L'abdiquation ?, il est temps là encore de relire ce poème de Henri Michaux, où le "mage" se lâche, et lance fièrement à ceux qui par dépit ou facilité se contenteraient de leur sort : "têtez la moelle et la couenne des siècles".
Au final : à mon sens, de "mésespoir" il n'est pas plus que de désespoir. Le malheur n'engendre pas ipso facto le malheur, sauf à s'y complaire. La figure romantique et narcissique du poète incompris des dieux a vécu. L'ego est "chose" trop sérieuse pour lui laisser prendre le pas sur la logique même, l'instinct de vie, qui nous porte, jusqu'à notre dernier souffle. Voilà. C'est dit. Pardon à celles et ceux que j'aurais pu choquer, je suis incorrigible...
Daniel Martinez
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03/09/2014
Henri IV, le "Vert Galant"
François-René de Chateaubriand, écrivain et homme politique, publia le texte, dans son Congrès de Vérone (1838), d'une lettre non datée adressée par Henri IV à Monsieur de Saint-Gelais. Il le faisait afin d'en proposer la comparaison flatteuse avec des lettres que lui-même avait reçu des souverains de son temps : "nous aimerions mieux avoir reçu de Henri IV, ce billet dont nous possédons l'original [...]. Le Béarnais ne se prend pas au sérieux, comme les potentats nos illustres correspondants : il se moque de lui, de ses légèretés et de ses couronnes" (T. II, p. 202). Voici un extrait de cette (superbe) lettre :
"Monsr l'aumonyer, je me rejouys avec vous de quoy vous estes maryé.
Il ne faut parller d'estre amoureus car il ne siet pas bien au gens mariés d'avoyr mettresse. Pour ce que je me gouverne aynsyn, je conseille à tous mes amys et servyteurs de fayre le samblable.
Vous an croyrés ce qu'il vous playra. Bien vous prieré-ge de fayre estat de plus que de personne du monde je desyreroys fort vous voyr & vostre cousyn St-Preu. Mon amy, aymés-moy bien tousjours, vostre plus asseuré amy à jamays Henry".
En 1599, le roi avait fait annuler son premier mariage avec Marguerite de Valois, dont l'inconduite était notoire, et il se remaria l'année suivante avec une princesse italienne fort riche, Marie de Médicis, qu'il ne cessa de tromper. Les liaisons les plus célèbres du "Vert Galant" furent Gabrielle d'Estrées, Henriette d'Entraygues, Jacqueline de Bueil, Charlotte des Essarts. Il laissa quatre enfants légitimes : Louis XIII, Elisabeth (qui épousa Philippe IV d'Espagne), Gaston d'Orléans et Henriette (mariée à Charles 1er d'Angleterre).
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