24/08/2014
Poèmes à Gaëlle VIII
VIII
Au singulier d'un chant
se lit le rouge éclat
de la baie pressentie
par le merle à plastron
*
Mésange dont la capuche bleue
décille l'air vif où
les cristaux de neige gravent
ce que je sais de toi pardon
*
Pardon d'avoir sous les mousses
de ma conscience nourricière
confondu les taches de l'orvet
aux crins roux du buisson
*
Et les yeux de l'esprit
la frontière passée
à ce tisserin
dont l'aile effleure l'étang vert
*
Un seul fil de sa chevelure
qu'incidemment elle a
par-dessus mon épaule laissé
se perdre dans la nuit d'été
*
Noctule ou vanesse
prises au piège de l'oeil
au bas des marches du perron
l'ombre des deux jarres s'éclaire
Daniel Martinez (24/8/2014)
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Poèmes à Gaëlle VII
VII
Age d'or et de sable de la mer intérieure
ses gris-bleus à demi effacés
de coquillages roulés par les flots
barques gréées de voiles carrées
pour un pays où il ne s'agit
que de glisser sur l'eau
à la lumière de cet espace reconstruit
la part déambulatoire de l'être
et toujours au fil de nos veines
vive la mélodie du rivage
l'enfance la petite enfance resurgies
rétablissent l'accord du monde
Faudrait-il de séquence en séquence
réemprunter l'une de ces voies
qui toutes à présent sur ma feuille
vont convergeant
vers le mois de septembre
parmi les masses bruissantes
les ombres moins vives
les cernes les volumes
et turbulentes diagonales
posés dans l'air du soir ?
Faudrait-il à mesure
conduire jusqu'au bleu de safre
au vert et au jade précieux
sous une fine rosée propitiatoire
brindilles et choses vivantes
confondre notre corps d'hier et d'aujourd'hui
aux chairs minérales du grand rocher
à l'odeur persistante
des feuilles pensives de l'automne ?
Daniel Martinez (24/8/2014)
12:49 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
20/08/2014
"Correspondance" de Henri Thomas (1912-1993)
Le poète, romancier essayiste et traducteur Henri Thomas, dont Diérèse a publié les dernières lettres adressées à son fidèle ami Gérard le Gouic est né à Anglemont (Vosges) le 3 novembre 1912 ; il meurt à Paris, le 3 novembre 1993. Il fut successivement lauréat du Prix Sainte-Beuve pour La Cible (1956), du Prix Médicis pour John Perkins (1960), du Prix Fémina pour Le Promontoire (1961), enfin Grand Prix de la Société des Gens de Lettres en 1992.
"Moi, Lorrain, Breton par ma fille...", écrivait l'auteur du Migrateur (éd. Gallimard, 1983), livre qui ne quittait pas les bagages du regretté Jean-Claude Pirotte (voir notes blog...). Henri vécut longtemps à l'île d'Houat, puis à Quiberon.
Cette attirance pour la Bretagne raffermit ses liens avec le poète quimperlais Gérard Le Gouic et suscita une correspondance assidue entre eux, jusqu'à une vingtaine de lettres certaines années.
L'ensemble constitue un précieux et savoureux journal littéraire des dix-neuf dernières années de la vie de l'écrivain. Il y évoque ses rapports avec ses amis et ses confrères, avec les Houatais, avec ses chats, avec ses éditeurs, principalement Gallimard...
A celles et ceux qui seraient intéressés, cette Correspondance (256 pages) est disponible auprès des éditions des Montagnes Noires, sises 51-53 rue Joseph-Le-Fur à Gourin (56110) pour le prix de 18€ (frais de port gratuits). Tél : 02 97 23 68 71.
Courriel : c.boissiere906@orange.fr
www.edmontagnesnoires.weebly.com
L'expo de l'été 2014 : Nicolas de Staël au MuMa du Havre
Et puis, vous signaler dans la foulée une belle exposition à voir sans plus tarder au MuMa (Musée d'art moderne André Malraux) du Havre, sur le thème du paysage, de Nicolas de Staël (1914-1955) : lumière grise et nacre du Nord et de Normandie, lumière forte de Provence, "cassé-bleu" selon le mot de son ami René Char, jusqu'à l'aveuglement dans les paysages de Sicile, mes préférés. DM, faites passer svp, merci...
14:06 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)