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04/05/2021

Le 38e (bis) Marché de la Poésie

Bonjour à toutes et à tous,

Comme je vous l'annonçais dans une précédente note de mon blog, c’est désormais confirmé : le 38e (bis) Marché de la Poésie aura lieu du mercredi 20 au dimanche 24 octobre 2021, place Saint-Sulpice, Paris 6e.
Les horaires : mercredi 20 octobre, de 14h à 20h (installation le mercredi matin)
Jeudi 21 et vendredi 22 octobre, de 11h30 à 20h
Samedi 23 octobre de 11h30 à 21h30 (unique nocturne)
Dimanche 24 octobre, de 11h30 à 19h.

Prenez déjà vos dispositions pour vous libérer, après ces temps mauvais que nous avons traversés. Le masque sera encore de mise, certes ; mais ce sera plus que jamais un plaisir que de vous y revoir.

Amitiés partagées, Daniel Martinez

PREM 45.jpg

La couverture du numéro 45 de Diérèse, dessinée par Pacôme Yerma

"Jugen : Cahier japonais", de Haroldo de Campos, traduit par Inês Oseki-Dépré, éd. La main courante, mai 2000, 32 pages, 10,67 €

shitennoji *


le bouddha géant
figure d'or
coiffe d'azur
tient une
(invisible)
fleur de lotus


(d'autres têtes
petits bouddhas
- des ocelles dans la queue du paon -
constellent sa splendeur)


derrière l'autel
une apsara danse :
ici
le bouddha infant
promenant son aura
rayonne


là-bas
le bouddha gisant
entouré de mains
qui vénèrent


paranirvana
le moine orange
ronde tête rasée
trace des idéogrammes
votifs


un son de soutras respire l'encens


gongs


Haroldo de Campos

*temple des quatre rois (gardiens) célestes, à Ôsaka, le plus ancien sanctuaire bouddhiste du Japon, sa fondation est attribuée au prince Shotoku Taishi (592), il a été restauré en 1960.

00:01 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

03/05/2021

"Le Scorpion", de Daniel Martinez

à Jean-Paul Bota

S'il avance au travers du lacis
de rameaux et de feuilles
qui jonchent le sol dessous l'eucalyptus
c'est porté par la bouche du vent
où l'arabesque tisse
la première ligne la dernière
sinuant tel un fil d'Ariane
entre les effluves
dans la croisée des âges.


Où la loque des chemins s'efface
l'ambre de son corps éclot
en résonance avec l'intime
respiration d'un lieu
devenu son histoire toute entière
Scorpion s'avance fier
pinces hautes 
elles prolongent de leur flamme
son image reprise
dans la chambre aux miroirs
ornée de roches
griffée par les stridulations
des grillons sauvages.


L'épiderme de la terre
que les saisons survolent
ici et là laisse croître
librement figuiers et pins
sous l'invisible
brise des atomes

soumise au plus tendre équilibre
entre vivre et mourir.


Lui insoucieux danse à sa mesure
les pattes déliées
et se recrée d'autres cieux
le jour est de velours
il importe à présent de se nourrir
de la trace ailée
d'une mouche ingérée
au faîte de ses envies.


Là encore il frôle
quelques éclats de poterie

de ses peignes évente le sens
du nombre indicible
des grains de sable

qui peuplent le monde
et drainent l'amer
depuis la nuit des temps
l'horizon reste sans rives.


Voyageur du silence
il va s'en revient
pour mieux se mêler
au bleu glacé du plein été.


Daniel Martinez

11:54 Publié dans Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (0)