241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/10/2016

La préparation du numéro 69 de Diérèse

Monique Saint-Julia sera présente in Diérèse opus 69

 

Clarté d'un autre monde, enneigement à m'enfoncer jusqu'aux genoux, prés, chemins, alpages blancs, collines assorties, flocons devenant voix qui me parlent, enserrent les moindres bruits. J'approche ce flou mouvant qui déborde, n'ayant d'yeux que pour ce décor, éprouvant une joie à sentir, à me désaltérer, m'enivrer de cette opacité blanche qui laisse entendre comme un effleurement très lent d'ailes de chauve-souris.
Neige attendue toujours comme une première fois, avec le même émerveillement que celui des enfants.

26/10/2016

La préparation du numéro 69 de Diérèse

Jeanne Cressanges sera présente in Diérèse opus 69

La QUESTION

D’un chat l’autre…

     Dans ma rue, les façades austères des maisons cachent des jardins. Dans les jardins, des oiseaux et des chats. J’en connais bien trois : un blanc, dédaigneux allant son train de sénateur, un gris toujours pressé qui vous file entre les jambes, un beige qui, selon les jours, vous ignore, préoccupé par ses affaires ou vient à votre rencontre, mine tendre et qui en ronronnant tourne autour de vos chevilles pour vous empêcher d’avancer, avide de caresses. C’est mon préféré. Un jour d’été, il m’a accompagnée jusqu’à la lourde – de plus en plus lourde au fil des ans ! - porte de l’immeuble 1920 où je loge sous les toits, a pénétré dans le hall, monté l’escalier avec moi, visité l’appartement d’une patte curieuse, s’est posé sur le carrelage de la cuisine me faisant les yeux doux...

&

La préparation du numéro 69 de Diérèse

& Des poèmes inédits d'Hélène Mohone paraîtront in Diérèse opus 69 &

    Le caillou serait dans la main, tiendrait chaud, donnerait soif, caresserait la paume et toute la peau aussi.
    Il serait loin de son histoire et tout caché entre les doigts.
    Il dirait, porté à l’oreille, un chant de nautile, un souvenir de conque rousse à voile flamboyante, pirogue en baie d’Oro.
    En suçant le caillou, on deviendrait bleu et couleur blanche des éblouissements, ocré des terres ferrugineuses et petit poisson entre les coraux.
    
On deviendrait le dieu Téâ Kanaké*, l’homme lézard tombé de la lune, sorti des entrailles du banian, éclaboussé des langues vivaces du Pacifique...

 

& & & &


*A l'aube du monde, la lune dépose sa dent sur un rocher qui émerge de l'océan des origines. Sous l'effet de ses rayons, la dent se décompose. Apparaissent alors les premiers êtres vivants. Ceux qui restent sur le rocher se transforment en lézards, ceux qui glissent dans l'eau deviennent anguilles et serpents. De ces êtres primordiaux naît Téâ Kanaké.

 

danse 2.png
La légende de Téâ Kanaké
Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, Nouméa