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29/07/2014

Poèmes à Gaëlle III

III

 

Arrivée là parmi nous qui sommes

un peu de ce grand tout

à lui-même livré

avides d'une éternité

où d'une amande de silence

dériverait le blanc iridescent

où sous le cri muet se profilerait

l'ange en patience celui du Fra

 

j'ouvre avec force mes paupières

pour que s'y diffracte

sur l'écran élargi de l'Avant-scène

la première lumière de l'espace

chambre d'échos

entre le corps et le monde en gésine

 dans la giration du temps

qui se distend

de l'intérieur et de l'extérieur tout à la fois

 

Conquis par les images réminiscentes

par les chaudes senteurs du chèvrefeuille

à la fenêtre de cet été

je te regarde encore

associe les lignes nervurées de tes mains

aux desseins des rosiers grimpant

sur le treillis de la façade

 

pour entrer de concert

dans le bleu chaviré du grand fond

qui t'a vue paraitre

avec des mouvements de mousses et d'ailes

avec les fils encore scintillants

de ce mardi dont j'ai gardé

au creux des paumes

la flamme intense des matins

qui jamais ne brûle

que dans l'euphorie de ses propres couleurs

 

                                      Daniel Martinez

08:09 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

25/06/2014

Poèmes à Gaëlle II

       II

       Les yeux mis-clos le coeur battant

       et ce petit quelque chose qui s'échevèle      

       à l'ombre des hauts conifères

       un souffle infus, jusqu'à la lisière avec en contrebas   

       la lande bossuée ses haillons d'ailes

       au fil desquelles renaissent de leur feu

       l'une ou l'autre de ces phrases aimées

       qui nous font vivre, trament le monde.

 

       Dans l'espace d'un regard

       l'aura de l'amandier en fleurs :

        alors, tout alentour semble

       s'effacer à mesure, dans un présent perpétuel.

       D'un blanc rose, les doigts comme gouttes d'eau      

       traversées de lumière touchent l'air

       devenu palpable, une phrase

       en sa délicate alchimie

       fait au-dedans son chemin.

 

       Omnes appetitum appetitur

       sub specie boni, disent les Latins

       oui, tout ce qui est désiré l'est

       sous l'angle du bien.

       Cet adage de la théologie médiévale

       a plongé mon esprit ce matin

       dans l'eau verticale du Miroir.

                                           Daniel Martinez (26/6/14)

12:23 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

22/06/2014

Poèmes à Gaëlle

Sa bouche qui ne souffle mot qui vaille 

est une offrande à la beauté pure,

aux chuchots des épicéas près de l'onde où celle

qui lui a donné le jour ce dix juin

 

ouvre vingt virelais de nacre

la comblant du lait qu’elle pressent

passe-velours auquel rien ne défaut.

Mêlant mes gestes et ma pensée

 

dans le ciel les lignes de ses doigts

silhouettent les premiers instants du monde

griffés de la sève des lys verts hâlés

jusque sur ma feuille, un sentier là-haut court

 

on ne sait trop où, et le temps sans mesure s’offre

à elle qui dans mes bras s’endort

comme à plaisir s'enfièvre le couchant

çà et là en ces lieux villageois.

                                                Daniel Martinez (23/6/14)

23:59 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)