01/05/2020
"Le corps du sable", de Fabio Scotto, éditions L'Amourier, juin 2006, 86 pages, 886 ex, 19 €
Ségovie
Plaza Mayor
Nous buvons une horchata
assis au "Negresco"
tandis que les enfants jouent
sur le kiosque à musique
Rien
si ce n'est cette broderie
que dessine dans l'air
ton éventail
à la nuit venant
Ce ne sont plus des paroles
mais peut-être l'écho
d'un songe qui se poursuit
au-delà de toi
au-delà de moi
dans le dire des doigts
dans cette fraîche blessure
que l'ombre ne referme pas
que le vent décachette
Et soudain planent
sur les flèches de la Cathédrale
des cigognes équilibristes
parmi les arabesques de pierre
Tu regardes au loin
entre toi et ta main
le bleu déversé dans le ciel
par tes yeux larmoyants
cela rend la nuit plus claire
et plus muet le cœur
Alors pulse de la gorge
un sang qui n'arrive pas
la voix perdue
toute mémoire perdue
Un temps inconnu
suspendu entre Ségovie et La Granja
J'ai tout de toi
Et tout me manque
Fabio Scotto
traduction de Patrick Vighetti
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