24/12/2017
Belles fêtes à toutes et à tous
Qu'en ce jour pas comme les autres, sous de fins fenêtrages ou de larges fenestrelles s'ouvrant sur un portillon de cristal, la nuit, riche d'une sève nouvelle ne semble pas la nuit mais ouvre sur la Préciosité idéelle toute faite de songes pour entraîner l'imagination bien au-delà de sa Forme. Comme à Lahore, dans le jardin moghol, creusées dans un mur, quatre-vingt dix-neuf bougies la nuit se reflètent naturellement dans une cascade d'eau sereine, protégées qu'elles sont par une sorte d'écrin perforé : image de la grâce raffinée et mystérieuse, à vous dédiée. Amitiés partagées, Daniel Martinez
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30/09/2017
Respirer est une sorte de ciel...
... comme qui dirait une flamme double, triple ; un éclair coagulé par les furieuses arêtes et la croûte céleste.
La fabuleuse scission du ciel et la terre au jour du solstice de la plus brève nuit, au bâillement des nuées
par un souffle d'âme quel sens nourrit ta voix qui déserte ma tête dont elle change le contour ?
Respirer, une sorte de ciel. DM
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30/07/2017
Nicolas Malebranche (5/8/1638- 13/10/1715)
Avec le vent de ce matin, qui chatouille le bouleau pourpre du jardin où les tourterelles ont bien du mal à demeurer, une relecture de Nicolas Malebranche, son livre II de La recherche de la vérité, précisément, ce pour garder l'esprit clair. Il y parle notamment "de la force de l'imagination", en la rapportant à certains auteurs. Son côté inactuel n'est pas pour me déplaire, certes, ... et pourquoi ne pas élargir les propos de ce penseur à d'autres intervenants de la vie sociale, actuelle n'est-ce pas, à ce Grand Flou glaçant qui ne caractérise pas seulement le milieu politique, écoutez plutôt :
"Une des plus grandes et des plus remarquables preuves de la puissance que les imaginations ont les unes sur les autres, c'est le pouvoir qu'ont certains auteurs de persuader sans aucunes raisons. Par exemple, le tour des paroles de Tertullien, de Sénèque, de Montaigne, et de quelques autres, a tant de charme, et tant d'éclat, qu'il éblouit l'esprit de la plupart des gens, quoique ce ne soit qu'une faible peinture, et comme l'ombre de l'imagination de ces auteurs. Leurs paroles toutes mortes qu'elles sont, ont plus de vigueur que la raison de certaines gens. Elles entrent, elles pénètrent, elles dominent dans l'âme d'une manière si impérieuse, qu'elles se font obéir sans se faire entendre, et qu'on se rend à leurs ordres sans les savoir. On veut croire mais on ne sait que croire : car lorsqu'on veut savoir précisément ce qu'on croit, ou ce qu'on veut croire, et qu'on s'approche, pour ainsi dire, de ces fantômes pour les reconnaître, ils s'en vont souvent en fumée avec tout leur appareil et tout leur éclat..."
Nicolas Malebranche
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