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19/09/2015

Enluminures IV

Pour faire suite à l'émission "les poètes.fr" (98,3MHZ) de Christian Saint-Paul qui a eu lieu ce jeudi 17 septembre de 20h00 à 21h00, et que je vous invite à nous écouter en cliquant sur le lien http://les-poetes.fr à partir de ce lundi, en podcast.
J'ai pu y lire notamment quelques "Enluminures", en voici une nouvelle, inspirée par une toile d'Edward Hopper, d'une exquise sensualité, j'ai nommé "Summertime" :

                    A la main le bleu infime

                    à la volée où flambe

                    la poudre du temps

Summertime* à l’oreille

le rideau entrouvert

et l’ombre orangée qui lui glisse jusqu’aux yeux

dérive grise sur les degrés nus

un soleil de blé mûr dans les pupilles

tête immobile dans le cristal de sa musique intérieure

toute jeune avec le sentiment de mes années

cette sorte de conjonction de deux mondes qui permet à chacun d’eux de se révéler à la lumière de l’autre


                                                Daniel Martinez

*Edward Hopper

18/09/2015

Les sangles en psychiatrie

Après quelques jours de farniente, je commencerai par vous faire part de ce courriel transféré du collectif des 39, web39@collectifpsychiatrie.fr> dont j'ai de suite pris connaissance, ainsi formulé :

"Je vous envoie cette pétition des "39" contre les modes de soins qui se pratiquent ​en ce moment en psychiatrie : "La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne"  Nous retournons, dans un parfait silence, vers une barbarie."

Certes, certes. Après m'être frotté les yeux, j'ai relu : "les modes de soins qui se pratiquent en ce moment" (!) Voyons, voyons, mais cela fait lurette que... Voudriez-vous, tant que nous y sommes, que nous parlions aussi des chambres d'isolement, véritables cellules d'incarcération dont bénéficient les moins coopératifs ? Des mélanges des genres : autistes, schizophrènes, psychotiques et maniaco-dépressifs embarqués dans la même nef ? Ou encore, en pleine capitale, du pavillon des anorexiques à la Pitié-Salpêtrière, avec exposition 24h/24 des patients derrière des cloisons vitrées ? Que nous nous attardions quelques minutes sur ces mouroirs où l'on affaiblit ceux que la nature a créés plus faibles que le commun, les privant des plus élémentaires défenses qui nous permettent de vivre en société ? Pincez-moi, je rêve.

Ce sont bien les pratiques du monde psychiatrique dans leur globalité qui sont à revoir, les sangles... et le reste. DM

12/09/2015

Lettres à Gaëlle XXIII

XXIII

 

Sur les cailloux lavés d'une pluie sortie du cercle du ciel
au coeur du grand sablier quand assis en silence
le monde qui nous porte est ouvert sa route tracée
d'où surgit le sens dissipe-toi sans façon
à l'oreille il susurre dans la chambre d'histoires
comme une feuille de papier glissée entre tes doigts


Et qu'importait mon rêve figure d'or coiffe d'azur
qu'il fût par les feux du jour jeté aux quatre vents
dans le lent tournoiement d'invisibles courants
l'été aura grandi sur le mur pignon une pie parle là
deux s'envolent est-ce pour cela qu'obstinément
tu fixes les nuages et ceux venus doucement


se poser sur le balcon sont pointes de lumière
derrière le rideau une fenêtre d'images
sans rien d'autre pour leur prêter vie
que les yeux de l'enfance aussi vastes


que le Dehors ses codes et ses blessures
seront les plis de ce vieux châle
tissé par les nuées comme la plus grande vérité
qu'il nous soit donné d'atteindre fascinante


                                     Daniel Martinez

23:27 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)