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15/07/2019

Henri Bergson (1859-1941) : le poète, conçu comme un "révélateur" ; avec, en regard, une oeuvre de Corina Sbaffo

A quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le créent certes pas de toutes pièces. Au fur et à mesure qu'ils nous parlent, des nuances d'émotions et de pensées nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle, l'image photographique qui n'a pas encore été plongée dans le bain où elle se révèlera. Le poète est ce révélateur.

 

Henri Bergson

La pensée et le mouvant, P. U. F., Paris, 1934

 

CORINA SBAFFO.jpg

Corina Sbaffo

07:58 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

13/07/2019

Le courrier des lecteurs après la sortie de Diérèse 76

Beaucoup de réactions (positives) après la parution de Diérèse 76, j'en choisis deux que je tiens à vous faire partager ce soir où la lune déjà se montre, bien avant le crépuscule : à vous qui donnez corps à cette aventure revuistique par vos réactions et votre implication, loin des chapelles en place et de l'ortie maussade :

"... Cet objet personnel vous dit le lien que je ressens envers votre travail si obstiné et courageux ; le dernier numéro de Diérèse va me tenir conscient tout l'été de la résistance de la chose poétique en ce monde ! Seuls, nous sommes perdus et pauvres, ensemble, l'humain surnage à la douleur ! Je vous remercie Daniel..."

Un lecteur qui a remarqué l'analyse de Patrick Faugeras :

"... Juste un mot pour te dire le choc philosophique et poétique (eh oui, les deux peuvent se réunir malgré Platon) que fut l'article (l'étude, devrais-je dire) de Patrick Faugeras. Les dichotomies lieu-espace et parole-dire creusées à l'aune de son expérience asilaire, sans parler de la quête ontologique du sens et de la relation à l'Autre (le terrain d'expérience étant, ici, évidemment fertile) : "pages de chevet" auxquelles se reporter régulièrement..."

12/07/2019

Haroldo de Campos (1929-2003) : "Yugen : Cahier japonais"

Un poète brésilien qui décoiffe, auteur des Galaxies : le plus radical des membres de l'avant-garde brésilienne des années 1920. A vous et pour vous, le plus simplement dit : je vous conseille de le lire de plus près.
Le poème qui suit a été écrit lors d'un voyage effectué au Japon en 1991. Yugen est un mot-clé de l'esthétique japonaise, traduisible par "charme subtil". Les deux idéogrammes qui le composent renvoient à "profondeur", "vague", mystère". Mais écoutez plutôt :

 

temple d'argent : ginkaku-ji


parmi les camélias

murs de bois

marron gris

 

fenêtres blanches

attendant en vain

la teinture d'argent

 

bois silencieux

fenêtres aveugles

main de chaux

 

              la mer de Chine

              et le mont fuji

              coexistent sur le sable

              blanc

 

à l'or obsédant

de l'autre temple

répond cette

rarissime

pénurie blanche

 

Haroldo de Campos
traduit par Inês Oseki-Dépré

10:52 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)