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15/02/2015

Martin Schweizer accompagnera de ses oeuvres Michel A. Chappuis in Diérèse 64

Le tableau reproduit plus bas, du plasticien suisse Martin Schweizer, ornera la quatrième de couverture du prochain Diérèse ; ce peintre illustrera dans ledit numéro le nouvelliste et romancier Michel A. Chappuis, lui-même né à Neuchâtel en 1968 :

 

D64 1 SCHWEIZER.jpg

A la saignée des heures

Un autre jour a coulé dans ma tasse. Brûlant, et encore plus amer. Lentement, presque nonchalamment, il déplie les maisons monotones jusqu'aux confluents des rues, et la ville entière accueille dans un ultime bâillement électrique (sans langueur, sans grand étonnement) la coupure de l'éclairage public qu'on avait oublié. Ils montent en nuées grises vers certaines hautes cheminées emblématiques, invisibles d'ici, déposées sur le ruban de ciel qui passe au-dessus de nous en sens inverse.

Des nouvelles tournoient dans une lumière stratifiée, rebondissent sur le miroir ou sur le mur du fond juste en face de moi, où s'encadre ce paysage peint par on ne sait qui, puis elles vont se perdre au plafond ou écrasent leur vol éphémère parmi les miettes, les cendres éparses et les petites cuillères, sans laisser de traces, et sans jamais faire trembler les lourds rideaux de la morosité. Tegelmann est mort. Qui c'est ça, Tegelmann ?...

                                                                                        Michel A. Chappuis 

09/02/2015

Jean-François Sené sera présent in Diérèse 64

     délire le poème
     pour mieux le dire
     l’abîmer dans le silence
     pour mieux aimer


     la folle aux seins nus
     à la verte toison iodée
     qui hante la galaxie incandescente
     des folies sensuelles


     alors seulement
     rien ne sera comme avant
     l’escarcelle sera balancelle
     et nous boirons
     l’ivresse des oiseaux


                           Jean-François Sené

 

SENE BLOG.jpg

Pascal Ulrich, Hommage à Satie II

 

08/02/2015

"Les désarçonnés" de Pascal Quignard

Prenantes, ces lignes de Pascal Quignard, dans son livre Les désarçonnés, paru aux éditions Grasset en août 2012, en page 158 :

Chapitre 52 :

Une espèce domestiquée retournant à l'état sauvage est dite férale.

*

Que voulez-vous dire par penchants moraux de l'espèce humaine ? L'extermination de la faune ? L'invention de l'esclavage ? La crucifixion ? L'invention du travail ? La guerre ? Les camps polonais ? Les camps de Sibérie ? Les fosses du Rwanda ? Les étagères métalliques du Cambodge ?

                                                                                 Pascal Quignard

Tout est dit là. On comprend mieux pourquoi le Prix Nobel de littérature ne risque pas de lui être attribué ! Un parler trop direct. Quel est le point d'origine de la conscience de soi ? Tout ce que l'humanité sécrète de "religions séculières", dans leurs prétentions à saisir et à réaliser à tel ou tel autre moment de l'Histoire le tout de l'Histoire et de la réalité humaine révèlent rétrospectivement une indignité fondamentale. J'allais dire : "constitutive". Cependant, il faut aller. Contre l'Histoire, la question ne se pose même pas. Avec ce qui nous entraîne donc, mais avec toutes les réserves possibles Sans nulle lamentation nostalgique. Mais une audace dépourvue d'orgueil... DM

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