12/05/2020
"En route pour Haida Gwaii", de Jean-Claude Caër, éd. Obsidiane, 25/10/2011, 72 pages, 400 ex, 14 €
Ce monde obscur à ma fenêtre
Cinq grandes grues oranges
Crêtées d'une lumière rouge
Avec les traînées de nuages sur la mer.
Monde de reflets. Monde sans substance
Où souffle l'esprit de la Femme Squale
Où passe en un éclair l'orque
The Killer Whale
Et plus loin ce ne sont plus des grues qui se dressent,
Mais les totems poles
A Skeedans, à Ninstints,
Sur les îles de la Reine-Charlotte
Monde sans substance
En un éclair la voie lactée se dévoile
Comme des diamants tendus sur un fil d'or -
Molécules de temps tissées sur la surface de la mer.
Ainsi passait la barque haida et son chant
Et ils ramaient de toutes leurs forces
Dans le monde moderne.
Jean-Claude Caër
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Note de l'auteur : Haida Gwaii, littéralement L'île du peuple, anciennement Queen Charlotte Islands (les îles de la reine Charlotte), est un archipel situé sur la côte sud-ouest du Canada, composé essentiellement de deux grandes îles. Les Indiens Haida vivaient sur cet archipel et sur les côtes environnantes. Cet archipel fut découvert par George Dixon, un capitaine de James Cook, en juillet 1778, alors qu'il naviguait à bord du bateau Queen Charlotte. Il fut renommé officiellement Haida Gwaii le 18 juin 2010.
Des mats totémiques (les totems poles) ornaient "les maisons des habitants les plus puissants".
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10/05/2020
"33 poèmes en forme de nouvelles (ou l'inverse), de Jean-Louis Rambour, Les Lieux-Dits éditions, 2019, 44 pages, 7 €
Quand un enfant cherche à capter la flamme d'une bougie
avec un copeau de cire ramassé au sol, pas un atome
de son corps, pas une seconde de son début de vie,
pas un intrus autour de lui, ni même dans toute la ville,
tout le pays, ni même au-delà de l'Isère et de la Bresse,
rien ne peut le distraire de la beauté du feu, du jaune
incendie, rien, son regard se concentre sur la perle chaude,
sur un volume qui résume le monde entier des choses.
A ce moment-là, il est seul, en contact avec des mystères,
avec des odeurs de cosmos, lui non plus ne mourra pas
comme ne peut s'éteindre le feu depuis le tout premier orage.
Jean-Louis Rambour
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09/05/2020
"Le temps étoilé", de Daniel Abel, éd. L'Arbre à paroles, mars 1988, 34 pages, 100 exemplaires
IV
Ce chemin, cette halte
tout près du temps glissant.
La pierre,
son présent sublimé
si elle parle d'un port.
Passé, futur,
choisis l'instant
de l'avènement
du signe.
V
Cette haleine, je marche, je suis elle
le murmure se passe de retour.
Au bout du monde un tremblement...
le gué, la force du courant :
je lutte, je suis ivre,
vacillant dans le flux des clartés.
Le gravier sous mes pieds
devient lièvre.
Je me fais joie
de toute complicité
comme de toute résistance.
VI
L'océan
à travers une forêt de serrures
je marche, je suis la terre
je donne rendez-vous à l'idée de la mer...
Tous ces mots égrenés
qui composent le livre.
Daniel Abel
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