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02/11/2020

A vos côtés, et du côté il est clair, des librairies indépendantes

"La culture est essentielle, c'est une erreur de la sacrifier." La maire de Paris, Anne Hidalgo, annonce une "initiative commune", avec d'autres villes, "pour autoriser la réouverture des librairies indépendantes", fermées à cause du confinement. Elle "déplore que certains commerces de proximité, plus que jamais nécessaires pour maintenir le lien social et lutter contre les effets de l'isolement, aient été fermés, au moins dans un premier temps, comme les librairies ou les salons de coiffure". Actuellement, les librairies peuvent toutefois effectuer des livraisons ou proposer le retrait de commandes, à la porte du magasin.
La maire du 7e arrondissement de la capitale, Rachida Dati, a également plaidé samedi, sur Facebook, pour la réouverture des librairies et l'accès à la culture. Il s'agit, selon elle, d'"un enjeu de lutte contre le séparatisme". "J'ai grandi dans un milieu où la culture était considérée comme un luxe, un confort, explique-t-elle. J'ai découvert la lecture, non par mes parents - ma mère ne savait pas lire -, mais par l'instituteur, par la libraire, par le bibliobus qui s'arrêtait dans la cité et était notre fenêtre sur le monde."
Amitiés partagées, Daniel Martinez

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01/11/2020

En hommage à Sylvia Plath : "Danses nocturnes" (10 au 13 janvier 2017, Théâtre de l’Œuvre, Paris 9e).

L’actrice Charlotte Rampling a repris, le 10 janvier 2017, pour quatre représentations exceptionnelles, le spectacle littéraire et musical de haute facture Danses nocturnes. De sa voix grave, accompagnée au violoncelle par la brillante Sonia Wieder-Atherton. À l’origine de ce projet, Charlotte Rampling a restitué sur scène la poésie de Sylvia Plath. Elle y a livré en anglais - surtitré en français - un florilège de onze des plus beaux écrits de la poétesse américaine dont le suicide, à trente ans, a mis un terme à une œuvre saluée internationalement. Des textes où Sylvia Plath évoque son père (Daddy), sa mère (Medusa), l’amour (Love Letter) ou encore la féminité (Three Women).

***

Bibliographie


En français

Trois femmes : poème à trois voix (1975)
Ariel (1978)
Arbres d'hiver (1999) Chez Gallimard/Poésie
Choix de poèmes suivi de Le Livre des lits, traduction française et préface de Jean-Pierre Vallotton (1999)

Prose

La Cloche de détresse (1972), roman Gallimard/Imaginaire
Le jour où Mr Prescott est mort, nouvelles La table ronde
Carnets intimes, La Table ronde
Journaux de 1950 à 1962, Gallimard, L'un et l'autre


Deux livres sur Sylvia Plath

Sylvie Doizelet, La terre des morts est lointaine : Sylvia Plath, 1996
Valérie Rouzeau, Sylvia Plath : un galop infatigable, Ed. J.M. Place, 2003

* * *

Tout au bord (poème ultime)


La femme s'est accomplie
son corps mort

porte le sourire de l'accomplissement
l'illusion d'une obligation grecque
coule dans les rouleaux de sa toge

Ses nus
pieds semblent vouloir dire :
Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.

Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,
Près de chacun une cruche de lait
maintenant vide.

Elle les a repliés contre son corps
comme les pétales
d'une rose refermée quand le jardin
se fige et que les parfums saignent
des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.

La lune n'a pas à s'en désoler,
fixant le tout de sa cagoule d'os.
Elle a tant l'habitude de cela.
Sa noirceur crépite et se traîne.

* * *

Edge (5 Février 1963)


The woman is perfected.
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying :
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty.
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.

Sylvia Plath

10:48 Publié dans Hommage | Lien permanent | Commentaires (0)

31/10/2020

Journal indien 3

Une vision qui n'a rien que de très réel pourtant : des milliers de singes ont mis en coupe réglée Shimla, une ville touristique du nord de l'Inde. Ses 160 000 habitants et les visiteurs pareillement sont harcelés par une bonne cinquantaine de groupes de singes, qui volent les sacs de nourriture, pillent les déchets et mordent les passants.
Même les visiteurs venus admirer le temple de Jakhu, doté d'une des plus grandes statues du dieu singe Hanumân, se voient dérober leurs lunettes ou tout ce qui brille. Alors que les singes sont révérés dans ce pays majoritairement hindou, les autorités ont lancé une campagne de stérilisation, "seul moyen de contrôler leur population".
Mais les animaux ont déjà commencé à s'habituer aux tactiques pour les attraper avec des bananes ou du pain, laissés dans une cage. On n'aura jamais fini d'évoquer le règne animal. Et, dans ces périodes d'incertitude sanitaire, le cœur me point à la pensée de ce que l'espèce humaine a contribué à créer, en détruisant peu ou prou ce qui constituait la biodiversité sur notre Terre.
L'Inde où passant, à la découverte d'un monde qui m'était jusqu'alors inconnu, j'ai vu se dessiner sous mes yeux un univers où la nature compte pour un élément essentiel de la vie, où le religieux se mêle au profane pour restituer à l'homme sa dimension perdue... Ci-après, la statue du dieu singe et son masque, pour accompagner. Que la paix règne sur le monde, à l'image de ces femmes et hommes dont beaucoup vivent dans une situation "précaire" pour les Occidentaux mais qui gardent par-devers eux l'espoir, subtil ferment d'à venir.
Amitiés partagées, Daniel Martinez

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20:13 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)