30/10/2020
"Ressac" de Gérard Titus-Carmel, éditions Obsidiane, 10/10/2011, 96 pages, 14,20 €
OPPRESSE DU LOIN MONTANT
(Premier mouvement)
VI
c'est le seuil où admettre
ce que manœuvre la mer
dans son inconnu
ce qu'elle roule et charrie
au centre de sa force
quand ronde & lumineuse
elle se tord devant nous
qui demeurons interdits
dans l'air la vapeur
on reste debout sur le bord plat du monde
plat & instable
les jeunes vagues nous usant la peau
encore humaine
pour un jour
Gérard Titus-Carmel
10:27 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2020
Une lettre du 3 avril 2002 : "Faire bouger la situation..."
Une missive de l'ami Pascal Ulrich, retrouvée dans mes cartons. A l'époque, le timbre pour la lettre de 20 grammes était de 0,46 €, aujourd'hui il est de 1,16 € (vous dites ?).
Recto et verso de l'enveloppe, avec transcription de son message au dos. Pascal ne m'envoyait ses poèmes que par voie postale, autre époque. Voici plutôt :
"Faire bouger la situation c'est faire un exercice de liberté qui saute à la conscience"
Pascal Ulrich
10:10 Publié dans Correspondance, Pascal Ulrich | Lien permanent | Commentaires (0)
28/10/2020
"Obstinante" de Gérard Titus-Carmel, éditions Brandes, 18/7/1995, 545 ex, 46 pages, 12 €
"Au commencement, rien que cela : un chant nu, obstiné, jailli du plus lointain de la gorge, et dans la coque renflée de nos joues, un goût de sel et d'absence creusant plus encore l'obscurité de la bouche, puis, le goulot de l'ombre à peine franchi, cette voix soudain ralliée au vent se lançant au front régulier des vagues, se déchirant à leur crête et s'y pâmant, enfin, au seuil même de l'éblouissement, venant en retour fleurir nos tempes de sa splendide monotonie."
Dans la coupelle de tes mains
une cendre de mots encore
tièdes de ta bouche
et cela si près de ma bouche
moi toujours penché
à la verticale de tes paumes
à mon tour me grisant les lèvres
de leur fard m'égarant
dans le silence gagné
à l'émiettement de
ta voix
comment alors
répondre à ce défi
les doigts crispés sur le rebord du monde
observant brèche et frange
à toute heure insomnieuse
les paupières lourdes mais
la mémoire alertée
par le froissement de l'air
chanter la profondeur des nuits
ou souffler le jour
dans la corne évidée d'un bouc
et s'éraillant gorge et larynx
au seul souci d'incommensurable
solitude
Gérard Titus-Carmel
Gérard Titus-Carmel a réalisé la couverture de Diérèse 58 (automne-hiver 2012) et nous a offert à cette occasion des extraits de deux de ses livres (p. 17 à 115) : "Albâtre" ainsi que "Le Huitième pli ou le Travail de la Beauté", entés de 15 encres originales.
09:33 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)