29/01/2016
André Miguel, poète et plasticien
Né à Ransart le 30 décembre 1920, écrivain belge d'expression française, André Miguel nous a quittés en 2008, laissant une oeuvre importante, encore insuffisamment reconnue. En poésie, citons Orphée et les Argonautes (1949), Fables de la nuit (1966), Boule androgyne (1972), Oeil immense (1977), Parler au dédale (1978)... Prosateur, Miguel est notamment l'auteur de L'Oiseau vespasien (1977).
Pour les lecteurs de ce blog, voici l'un de ses Talismans, qu'il a illustré, comme de juste :
Talismans
J’ai demandé ce qu’elle sentait
Peluche des peaux
J’ai demandé ce qu’elle touchait
Bois dur des os
Le noyer mange champignon de nuages
Voue le vent à vos feuillages
Bouches-baisers
Je quitterai ce coin léger
Pour des étangs de feu couché
Car il me plaît d’être séché
Aux ongles aux os
Un épi de maïs vaut bien un doigt
de main
A mes rétines et à ma langue
A conquérir un arpent
A boire des aubergines
A mâcher pêcher
André Miguel
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Un poème de Claude-Michel Cluny (1930-2015)
En hommage à ce grand nom de la Poésie, Claude-Michel Cluny, qui nous a quittés le 11 janvier de l'année passée :
Tombeaux étrusques
I
Suis-je cendre déjà ou seulement
(y suffit un souffle de vent sur les collines)
dessous la sombre flamme des cyprès,
place où joue l'insectueux irrespect.
Scarabée architecte des restes opimes*
(traces d'une pensée, douleur regrets
sans regards) qui nettoie le coeur de l'ombre,
fasse que, détestable, ma présence s'abîme.
Tu orneras vivant joyau d'or ou de bronze
lent comme l'Egypte, d'un lustre secret
mon espèce détruite - par très juste décret -
enfin détissé le voile des songes
l'apparence rendue aux éléments parfaits.
Claude-Michel
Cluny
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*Au figuré, adj. initialement féminin pluriel, de l'expression "dépouilles opimes" : belles dépouilles, belle acquisition...
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28/01/2016
Un poème en prose de Thierry Metz (1956-1997)
Il y a là ce que je cherche : le chemin, le château, le ciel. Ecrire ne m'apparaît pas autrement que d'approcher avec les moyens que l'on a ce qui a des chances d'être aperçu en-haut comme en-bas. Ici, Dürer n'a peint personne, mais c'est comme si on voyait chacun ; toutes les directions indiquent que nous ne sommes pas très loin de cela qui sait encore rêver en nous (une peinture du vent et du silence on dirait) on est là sans être vu, de cet arbre à cet arbre, de cette essence à l'autre, l'absence de nuage (que l'on voit) propose quelque chose d'arrêté et qui pourtant continue.
Thierry
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