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27/01/2021

"A-Eden" suivi de "La soif charnelle", Jean Maison, éditions Ad Solem, 104 pages, 1/11/2018, 10,90 €

    C'est d'elle dont je parle
     Sa parole est notre voix
     Quintessence clandestine
     Dans l'âtre de l'apparition


     Je vous sais gré
     Éperdue d'origine
     D'avoir confronté ma parole
     A ma sincérité


     Courbé de draps en eaux
     Je dois me secourir
     Aller chercher l'humble


     Dame     seule venue
     Gracieuse d'avant la fronde


     Ornée de pauvres sifflets
     De lettres enfuies sur la page


Jean Maison

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26/01/2021

"La peau de l'ours", de Pierre Maubé, préface de Michel Baglin, éditions au pont 9, 2018, 152 pages, 17,90 €

Ce lieu commun à la parole et au silence, commun aux errants et aux morts, à l'espérance et au regret, à ceux qui se croisent et se devinent et parfois se rencontrent, ces limbes d'encre, ce carrefour improbable de mots naissants, de nuit épaisse, de sens semi-présent, de terre calcinée, de peur nouvelle et d'aube nue,


ce lieu commun, je le nomme poème, lieu d'hésitation et de vacance, brûlé au fil des jours sans ombre, lieu de perte et de recherche, lieu offert au ciel de toute absence, lieu calciné, détissé de vertiges, lieu de tâtonnements et de violence, lieu de désirs et de torture, lieu de remords et de patience, lieu de fièvre inachevée, de cendres mauves, lieu de feu noyé et de soif inutile.


Pierre Maubé


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24/01/2021

"L'ombre et l'éclat", de Françoise Ascal, éditions Atelier La Feugraie, 15 mars 1990, 40 pages

La mesure est l'excès. Il y a de l'excès partout, de la surabondance qui outrepasse la fonction. Dans le jardin la beauté excède de loin la nécessité propre à l'accomplissement des fonctions vitales de reproduction, de signaux d'appel. Pourquoi tant de subtilité dans le dessin, dans les couleurs, dans la texture des écailles enluminant les ailes du papillon ?
L'excès de beauté flambe hautement, en proportion de l'infini des gouffres. Même démesure. Comme s'il n'y avait pas deux mondes distincts - le bien et le mal - mais un seul s'inversant en miroir exactement à hauteur du cœur de l'homme.

Longs moments à contempler l'épiderme délicat des iris, leurs peaux parcheminées, transparentes, qui se dessèchent et se détachent peu à peu de la tige, juste à la base des pétales, après avoir été gaze verte enroulant précieusement le bouton. Bain d'iris. Bain bleu, violet, mauve.
Lire Hallaj, écouter Bach, s'immerger dans la lumière des iris. Sous la diversité des formes et des temps, l'unité.

Ne pas cesser la louange. Célébrer la lumière alors même que la noirceur gagne.
"Le désir, non de combattre la mort - absurde ! - mais de ne pas salir la vie" notait P.A. Jourdan quelques semaines avant de disparaître, rongé par le cancer.

En chacun, l'inconnu, l'illimité sont à parcourir. Si peu de repères fiables, de balises dressées. La carte de l'être est toujours à venir.

Mon savoir est un caillou, un fossile immémorial enfoui au fond de mon corps. Tant de peaux successives l'ont recouvert. Comment y accéder sans blesser la vie ?


Françoise Ascal

 

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Dessin de Pacôme Yerma

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