07/11/2020
"Italiques (Antologia 1980-1995)", en bilingue de Raymond Farina, trad. en italien d'Emilio Coco, Levante editori, janvier 2003, 88 pages
Vraiment l'enfance est devant toi
Laisse - veux-tu -
principes & fondements
& consens musicalement
à ton simple commencement
Il éteint toutes tes étoiles
rend ton regard & tes questions
à la douce ancienne détresse
& tu cherches finalement
comme dans l'Initial
- lettres et éléments -
à vivre & à savoir
sous le signe du papillon
Une courte problématique
faite de doutes de détours
de déroutes & de retours
- signes d'une déréliction
ou peut-être d'une élection -
choisie à la légère
comme le moyen le plus sûr
du plus sûr inachèvement
Une façon de faire
ou - mieux - de contrefaire l'ange
mine de rien
célestement quand même
Veramente l'infanzia è davanti a te
Lascia - vuoi -
principi & fondamenti
& acconsenti musicalmente
al tuo semplice inizio
Spegne tutte le tue stelle
restituisce il tuo sguardo & le tue domande
al dolce antico sconforto
& tu cerchi finalmente
come nell'Iniziale
- lettere & elementi -
di vivere & di sapere
sotto il segno della farfalla
Una breve problematica
fatta du dubbi di svolte
di rotte & di ritorni
- segni di un abbandono
o forse di un'elezione -
scelta alla leggera
come il mezzo più sicuro
della più sicura incompiutezza
Un modo di fare
o meglio di contraffare l'angelo
facendo finta di niente
comunque celestialmente
Epitola posthumus, éd. Rougerie, 1990
Prix Thyde Monnier
Raymond Farina
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06/11/2020
"A chaque pas", Bertrand Degott, éditions L'Arrière-pays, mai 2008, 40 pages
Si mon regard n'y voit rien que du flou
j'entends le vent qui remue dans les chênes
rouvres - je te l'envoie, ce grand souffle où
tu mets des mots, pour les heures prochaines
et pour déjà t'y retrouver - ta voix
où c'est toujours la lumière et la houle
dans les hauts peupliers, et les convois
d'oiseaux tels que nos émotions en foule
- ta voix ne suffit plus... je veux ton corps
à présent, ton regard et ta présence
qui remette en accord les désaccords
du jour, et qu'en ce va-et-vient de branches
en haut, dans cet immense mouvement
il soit permis d'aimer lucidement.
Bertrand Degott
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04/11/2020
"Strette", de Paul Celan, Mercure de France, septembre 2004, 210 pages
Aile la nuit, de loin provenue, que voici
ouverte pour jamais
sur calcaire et craie.
Le silex, au tréfonds, qui roule.
Neige. Puis encore de ce blanc.
Non visible,
ce qui brun apparut,
couleur de la pensée, et sauvagement
envahi de mots.
Calcaire, oui, craie.
Et le silex.
Neige. Puis encore de ce blanc.
Toi, toi-même :
en l’œil
autre gîté, qui
l'enveloppe de haut.
Paul Celan (1955)
trad. André du Bouchet
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