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02/08/2018

En tout sens III

Bientôt vont s’éteindre les lumières
le jeu du vent dans les feuilles
déploie la roue des images
dessine ici ou là
parmi toutes choses présentes
le Temps qui te reste
vrai et faux à la fois

Un lac dans les ruines
veille les noms de la Nature
diffracte les figures de l’esprit
à fixer quelques mots fidèles
la légende et les âges
sans cesse livrent passage
au Chiffre du monde
au labeur lumineux des textes
ce qu’ils libèrent
d’appels et d’accents blessés

Et la parole qui fut première
ouvre le sol mouvant
perle un or pâle
cela que l’on appelle par défaut encore soi
quand tous les fragments du monde
recomposent un royaume imaginaire
l'étendue te divertit
de ta dimension propre

 

Daniel Martinez

16:56 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

30/07/2018

Un poème de Georges-Emmanuel Clancier

De Georges-Emmanuel Clancier, qui nous a quittés le 4 juillet :

 

CLANCIER BLOG.jpg

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         Où vont-ils ?
         Où résonnent-ils
         Tes pas somnambules ?
         Contre quelles dalles
         En quel dédale ?
         Inscrit, tu le sais,
         Moins sur la pierre ou l’eau
         Qu’en une étrange lueur,
         Celle d’un rêve éveillé du temps.

         Mais le temps,
         La ville ensorcelant
         Délire ensorcelé elle l’a
         Depuis si longtemps piégé le temps.
         Ainsi triomphante émerveillée et vaine,
         En silence, à la dérobée, les pieds nus,
         Ici de nouveau vient s’en va la vie.
         Elle avance ou s’efface et retourne
         Et s'enfuit triomphale et vaine merveille
         Offrant ce sourire que nul jamais n’avoue
         Signe d’une enfance en secret blessée.

                             Georges-Emmanuel Clancier

15:42 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

En tout sens II

Si l'évidence même de ce monde était trompeuse
si la vie que l'on croit pouvoir nommer n'était
qu'une intuition familière qu'il nous reste à comprendre
comme les senteurs de la nuit l'odeur des racines
et les gravures de la terre d'un coup percée de rayons
sous la volupté des yeux qui la fixent avec docilité
dans la patience calme


Le soleil trace le contour de mes pas
chaque chose tourne sur elle-même
les ondoiements des fourrés
l'immense gerbe des nuages
qui signe sa dédicace

ne désigne que ce qui nous échappe
elle réveille une légèreté d'air subite
la richesse signifiante
dans l'inattendu qu'elle aura capté


T'arrêtant çà et là pour sentir girer au fond de toi
les idées prises dans le filet des émotions
les gouttes d'eau des doigts se poser
sur le flou des âmes en partance

quand par les trouées se dessine une voûte
où sinuent
des veines ombrées
où les jaspes le disputent aux moulures


Puissante vision celle qui te porte
dans la graphie
d'un mouvement continuel
dont la figure répétée
serait l'idéogramme ou le signe


Daniel Martinez

10:41 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)