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12/05/2021

Pourquoi la Voie lactée se nomme-t-elle ainsi ?

La galaxie dans laquelle se trouve notre planète Terre s'appelle "la Voie lactée". Un nom dont l'origine remonte à l'Antiquité.
Selon la mythologie grecque, elle aurait en effet été créée par Héraclès, fruit d'une relation adultérine entre Zeus et Alcème, une humaine. Comme l'enfant n'était qu'un demi-dieu, il ne pouvait prétendre à l'immortalité. Mais son père voulait le voir vivre éternellement. C'était bien la moindre des choses pour le dieu le plus puissant du panthéon.
D'après la légende, Ζεύς aurait donc profité du sommeil de sa femme, la déesse Héra, pour faire téter son sein au tout jeune Héraclès qui, n'y voyant que du feu, s'exécuta de bonne grâce. Mais celle-ci se serait réveillée et aurait repoussé violemment l'enfant né d'une relation extraconjugale. Ce dernier aurait alors laissé s'échapper de sa bouche une traînée de lait de la divine Héra, qui, projetée dans le ciel, aurait formé la bande blanchâtre formant la Voie lactée. Une légende devenue ensuite universelle.

11/05/2021

"Si bien qu'affleure", de Daniel Martinez

1.

Sous la fuite des pages
                       le chemin parcouru
et le sentiment d'une vie
       comme enlevée au paysage
                       leurres des voix
dont l’écho assourdi
éveille le grain des blés
mais rien encore pour dire
        la fibre d'un corps second
                      la cendre d'une vision
au fil perdu d’une histoire
on entendrait presque respirer
les ramilles poudreuses
la plante d'Artémis et le séneçon
       entre les gris et les bleus de l'espace
                        qui là-haut  
invitent au ravissement
        la conscience
en ses desseins

* * *

2.

Venise au crépuscule 
dans le tremblé de vieux périples
telle une langue d’éther
où libres glisseraient
                              tes bas bleus
au désir veilleur d’un jour
sous les pontons de bois 
sans la minéralité 
de la matière

Frotté de doutes 
au sein du Tout 
venez à moi passantes, venez couleurs
sèves d’émeraude risées d’iris 
graver vos larmes 
sur le baguier sonore
              faites neiger en moi
tout un sari d’étoiles
devant le carafon de vin 
la rose est Une 
comme la langue en jeu
suit sa mesure malgré les maux
              sans fin se recompose

Venise où toutes formes chuchotent
devant chaque porte 
leur écume
figée à même les reflets 
de la nouvelle lune 
où l’eau chansonne
               mezza voce

le secret de la Figure

 

Daniel Martinez

"Carnet d'un buveur de ciel", de Dominique Sampiero, éditions Lettres Vives, octobre 2007, 96 p., 13 €

Mon carnet de ciel n'a pas de bord et quand je tourne les pages pour frotter doucement ma peau sur le tranchant des feuilles, quand je dépèce la blancheur pour écrire, j'entends le bruit du vent dans les peupliers en face de la ferme protester contre mon pillage. Je trouve le souffle de mes mots bien pauvre.

Tu as un œil au milieu du front, un autre en demi-lune pour regarder les éclipses, un troisième au bout des doigts et qui sait lire sur les lèvres des fleurs, j'aime quand tous tes yeux se posent sur moi.

Je sais que l'on ne peut pas boire le ciel, sauf peut-être, de temps en temps, ses paroles, comme on dit boire les paroles de quelqu'un, le ciel me parle depuis l'enfance, par les volets, par les lucarnes, en plein cœur aussi, par les voyettes* où j'aime me perdre, marcher, courir vers lui comme un enfant, le ciel me parle de tout son silence, il me dit que mourir arrive un jour dans le même abandon de souffle et de larmes qu'une averse.

Le grand oiseau qui plane au-dessus de la terre mange mes yeux et l'emporte dans son silence comme une pie voleuse.

Quand tu pars, je t'attends, quand tu reviens, je t'attends, quand tu es là, je t'attends.

Beaucoup d'animaux sont pétris de ciel, les merles, les moineaux, les hirondelles, les moustiques, les libellules, certaines fleurs aussi plus que d'autres, certains arbres, certains lacs et même des écluses, des fontaines, et j'en oublie sûrement.

Des heures collé à la vitre des façades, plus fraîche sur ma joue que le baiser des cascades, pour attendre qui, quoi, la douce quiétude d'être au monde dans la pure présence des fenêtres.

Avec l'âge, ma vue se trouble, je porte des lunettes à contrecœur, je me dis que mes yeux posent une distance entre moi et le monde, un peu de flou justement, pour m'obliger à reculer, à cligner des paupières, à ne plus vivre collé dans le mensonge de la fusion. Je ferme les yeux et quand l'étouffement, l'ennui, le manque de temps pour rêver me crèvent le cœur, tout le ciel remonte à la surface avec une belle lumière pour guérir, m'envoler, germer et renaître. Pourquoi résister à la légèreté qui me dépossède.


Dominique Sampiero

* régionalisme, petits chemins qui permettent de couper à travers champs au lieu d'utiliser la route.

16:09 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)