20/05/2015
Guy Girard sera présent in Diérèse opus 65
LA LANDE DES SIGNES
Quels furent ces premiers mots, ces premières images
Chantées puis perdues dans la jouissance des volcans ?
Fleurs et caresses que les amants prodiguent aux pierres
Pour embellir leurs belles, pour semer leurs étoiles ?
Furent-ils ce don furtif de l’ultime gorille à la foudre ?
Ou comme à rebours, une bouée éprise du noyé,
Qui se fait statue de sel puis doucement poupée
Épongeant de ses joies, le jardin de roses des sables ?
Plutôt que cette hantise tisonnant telles questions,
Laissons nos ongles, nos yeux flamboyer tel l’agneau de Saturne.
Victoire enfin que ce double élan de tendresse
Entaillant soudain le cuir poreux des mots !
Car les fées jamais ne seront si proches ni si folles
Lorsqu’hésitent à grincer Mont Olympe puis Montségur.
N’avons-nous pas d’elles reçu toute parole, de Mélusine, de Guan Yin ?
Marraines transparentes piquetant de leurs fourches
Le linceul ailé de la mémoire servant de filet
Pour au printemps piéger les pires serments
Faits à l’éternité, cette putain au bras de l’embaumeur
Septième du nom mais toujours novice
Quand il s’agit de faire l’acrobate au sexe du solstice,
Sur la lande où les verbes giboyeux s’incarnent dans le parfum
De l’aurore léchant et déchiffrant la face noire du soleil.
Guy Girard
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Jean-Paul Bota sera présent in Diérèse 65
Soutine
(…)
D’autres fois, elle baguenaude dans le parc, d’arbre en arbre sur les chemins terreux/caillouteux, cela qui lui rappelle Richard Long, ses cercles de cailloux, Small White Pebble Circles, c’était à la Tate Modern, à Berardo aussi à Belém… Le parc, les jours de pluie, cela qu’elle aime et l’acier de l’orage – qu’elle observe, férocement depuis toujours, sortir de sa lézarde, enflée de rouge, large pas plus que sur la carte le fleuve, son grondement englouti, qui s’entrouvre telle la juteuse grenade… elle affectionne la pluie oui et l’orage, l’automne, le mauvais temps et le parc désert, le vide du parc à la nuit (elle, seule, que le parc entoure, toujours à racler dans la grisaille de la mélancolie), à voisiner avec les buissons façonnés où s’abrite parfois, arpenteur d’ombre, le piaillement des oiseaux. Buissons et piaillements. Mêlés au remuement des graviers sous ses pas. C’est sur un banc parfois, dos aux feuillages infusés d’ombre – à s’attendre ? Ombre et piaillements (dans l’air du soir). Elle s’embéguine. Pense à Soutine, sa passion des arbres ou plutôt chez lui l’arbre protecteur. En Lituanie, sienne l’enfance dans une région de forêt où l’arbre était au cœur des rites traditionnels. Arbre, emblème même du système cosmique, symbole de la vie renouvelée.
Jean-Paul Bota
Daniel Martinez, Parmi les ombres revenantes, 21 x 29,7
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14/05/2015
Les artistes de Diérèse 65
La Parade sauvage, Daniel Abel
16:21 Publié dans Arts, Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)